"Je souhaite accéder à cette fonction", a déclaré Hans-Ueli Vogt aux médias réunis mercredi à Zurich. Agé de 52 ans, représentant urbain du parti après avoir grandi à la campagne, le professeur de droit privé et commercial s'est toujours engagé pour les valeurs de liberté et l'indépendance, a salué le président de la section zurichoise de l'UDC Domenik Ledergerber. Le parti souligne aussi sa "capacité d'écoute" et sa nature "conciliante".
D'un naturel réservé, Hans-Ueli Vogt est le père de l'initiative dite "sur les juges étrangers", rejetée par le peuple en 2018. Ce texte voulait consacrer la primauté du droit constitutionnel helvétique sur le droit international, à l'exception de la torture, du génocide ou de l'esclavage. L'initiative voulait imposer aux autorités d'adapter l'application des traités internationaux contraires à la Constitution et, au besoin, de les dénoncer.
Intellectuel mais "homme d'action" aussi
Interrogé dans l'émission Forum, Hans-Ueli Vogt a expliqué pourquoi il avait quitté le Parlement et ses batailles politiques tout en souhaitant désormais assumer de nouvelles fonctions fédérales au sein de l'exécutif. "Mes qualités consistent à aller au fond des choses, à les analyser, à trouver des solutions", a-t-il souligné.
On le décrit souvent comme intellectuel, mais il se dit prêt à devenir un homme d'action. "En politique, il faut travailler avec les autres partis, faire des propositions, avoir des arguments pour arriver à un certain but", défend-il. Il assure aussi avoir les pieds sur terre et se dit convaincu de pouvoir recevoir le soutien du groupe UDC aux Chambres.
Candidat "incontournable"
Présidente de la commission de recherche des candidatures de l'UDC zurichoise, l'ancienne conseillère d'Etat Rita Fuhrer a souligné la respectabilité dont bénéficie Hans-Ueli Vogt, indiquant qu'il fait partie des spécialistes suisses les plus renommés du droit sur les sociétés anonymes. Il a étudié à Zurich, à St-Gall et à New York, où il dispose d'une patente d'avocat d'affaires.
"Nous attendons du groupe parlementaire de l'UDC aux Chambres fédérales qu'elle propose au Parlement la candidature de Hans-Ueli Vogt", a déclaré Rita Fuhrer. "Il est incontournable."
"Mon orientation sexuelle ne joue aucun rôle"
Ouvertement gay, Hans-Ueli Vogt n'y voit aucune difficulté à se faire élire au Conseil fédéral. "Mon orientation sexuelle ne joue aucun rôle dans mes fonctions et dans ma candidature. (...) Faire partie d'une minorité fait certainement de moi une personne plus sensible et plus compréhensive. Ce sont ces qualités utiles pour un politicien", a observé le Zurichois.
En outre, la société suisse est tolérante et a beaucoup avancé au sujet des droits de la communauté LGBT, mariage pour tous inclus, a ajouté le professeur. "La plus grande menace dans ce domaine est issue de la migration. Certains cercles culturels ne sont pas tolérants en la matière", a lancé le candidat à la candidature.
Une candidature zurichoise attendue
La section zurichoise de l'UDC dépose la candidature de l'ex-conseiller national à deux jours de l'échéance du délai imposé par l'UDC suisse. Ces dernières semaines, plusieurs de ses papables avaient renoncé à se lancer, dont la conseillère d'Etat Natalie Rickli, candidate à sa réélection en février prochain, ainsi que les conseillers nationaux Gregor Rutz et Thomas Matter.
Avec Hans-Ueli Vogt, l'UDC compte désormais cinq candidats à la candidature. Les quatre autres sont le conseiller national bernois Albert Rösti, le sénateur bernois Werner Salzmann, le conseiller d'Etat zougois Heinz Tännler et la conseillère d'Etat nidwaldienne Michèle Blöchliger. Le groupe parlementaire du parti aux Chambres fédérales devrait choisir son ticket le 18 novembre en vue de l'élection à la succession d'Ueli Maurer (UDC), le 7 décembre.
>> Lire aussi : La Nidwaldienne Michèle Blöchliger est la première femme candidate à la succession d'Ueli Maurer
ats/vajo
Thomas Aeschi renonce à se porter candidat
Le chef du groupe parlementaire UDC aux Chambres fédérales, Thomas Aeschi, ne brigue pas la succession d'Ueli Maurer au Conseil fédéral. Il l'a annoncé mercredi.
"J'oeuvre avec plaisir en tant que chef du groupe parlementaire (…) et souhaite poursuivre ce travail. Je ne me présente donc pas à cette élection complémentaire au Conseil fédéral", a expliqué le conseiller national zougois mercredi dans une interview aux stations régionales Radio Central et Radio Sunshine.
L'UDC avait présenté Thomas Aeschi parmi les trois candidats officiels à la succession d'Eveline Widmer-Schlumpf au Conseil fédéral en 2015. Il avait alors été battu par le Vaudois Guy Parmelin.