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Les températures hivernales auront une influence déterminante sur la consommation de gaz

Les températures hivernales auront une influence sur notre consommation de gaz, et donc sur notre porte-monnaie
Les températures hivernales auront une influence sur notre consommation de gaz, et donc sur notre porte-monnaie / 19h30 / 2 min. / le 21 octobre 2022
Alors que le mois d’octobre bat tous les records de chaleur en Suisse, cet hiver sera-t-il très froid ou, au contraire, particulièrement doux? La réponse à cette question aura une influence sur la consommation de gaz et, de facto, sur le porte-monnaie de la population.

MétéoSuisse réalise des prévisions saisonnières plusieurs fois par an. "Pour la période octobre-novembre-décembre, les scénarios sont nettement plus chauds que la norme", indique Lionel Fontannaz, météorologue à l'Office fédéral, vendredi dans le 19h30. Les scénarios plus froids sont quant à eux minoritaires.

Pour le premier trimestre de 2023, les prévisions montrent également une tendance aux températures plus élevées que la normale.

Une consommation liée à la température

L'impact de la météo sur la consommation de gaz est énorme. En février 2012, par exemple, la Suisse grelottait. A Genève, la température moyenne était de -2,1 degrés. La consommation de gaz à cette période s'élevait ainsi à 444 gigawattheures (GWh).

A l'opposé, en février 2020 lorsque le printemps pointait le bout de son nez, la ville du bout du lac enregistrait 5,5 degrés de température moyenne. Durant la période, la consommation de gaz était de 323 GWh, soit 28% en moins qu'en 2012.

>> Lire aussi : La consommation de gaz a chuté de 20% en deux mois en Suisse

Cette différence n'étonne pas le chef du négoce des Services industriels de Genève (SIG), Axel Spahr: "En hiver principalement, le chauffage est vraiment déterminant. La température pilote donc la demande".

Un surplus de gaz

Selon les scénarios, les factures de gaz pourraient ainsi s'envoler ou, au contraire, diminuer. Le mois d'octobre, bien plus chaud que la moyenne, est un exemple de ce dernier cas de figure.

>> Lire aussi : Octobre 2022: records de chaleur en vue

Les SIG croulent actuellement sous le gaz et doivent gérer ce surplus au jour le jour sur le marché européen. "Ces excédents sont soit revendus sur le marché spot pour le jour suivant, soit finalement restockés ou pas prélevés sur notre stock, qui n'est pour l'instant pas touché", explique Axel Spahr.

"Nous avons commencé par une saison de chauffe qui est reportée, beaucoup de chauffage à gaz n'ont pas été mis en service. Mais il ne s'agit que du début, nous ne sommes pas à l'abri d'un coup de froid pendant l'hiver", nuance le responsable.

La situation actuelle est néanmoins une bonne nouvelle pour les consommateurs et consommatrices, pour qui le spectre d'une pénurie de gaz cet hiver s'éloigne un peu plus.

Le rôle des concierges

En plus d'une météo clémente, certains comptent aussi sur l'aide des concierges d'immeubles. Le canton de Vaud a ainsi mis en place une formation pour les encourager à économiser l’énergie.

Parmi les 5 mesures principales expliquées, l'abaissement de la température durant la nuit est l'une des plus efficaces et ceci sans toucher au confort.

En appliquant toutes les recommandations, il est possible d’économiser entre 5 et 10% d’énergie sur l’année, ce qui réduit la facture de 100 à 200 francs par appartement.

>> Voir aussi le reportage du 19h30 sur le rôle des concierges pour lutter contre le gaspillage énergétique dans les immeubles :

Les concierges s’engagent dans la lutte contre le gaspillage énergétique en suivant de nouvelles formations
Les concierges s’engagent dans la lutte contre le gaspillage énergétique en suivant de nouvelles formations / 19h30 / 1 min. / le 21 octobre 2022

>> Lire aussi : Les propriétaires immobiliers accueillent froidement la règle des 19 degrés maximum

Julien von Roten/iar

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La crise énergétique va durer des années, avertit Guy Parmelin

Dans tous les cas, la Suisse sera encore dépendante du pétrole et du gaz dans les années 2023 et 2024, avertit Guy Parmelin dans un entretien diffusé samedi par les journaux du groupe de presse CH Media.

"La situation dans les années suivantes dépendra de la rapidité avec laquelle la Suisse pourra développer sa production", précise le conseiller fédéral en charge de l'Economie.

Le Vaudois ajoute qu'il faut tout faire pour que la Suisse produise plus d'énergie, notamment renouvelable. Il reconnaît que les risques ont été sous-estimés par la Confédération en la matière.