Philippe Dubois, un propriétaire établi à Vufflens-le-Château (VD), a décidé en décembre dernier de remplacer sa chaudière au profit d'une pompe à chaleur, notamment pour des raisons écologiques.
"Notre chauffage à mazout arrivait à la fin de sa vie au bout de 48 ans. Pour investir dans un nouveau système avant de tomber en panne, j'ai opté pour une pompe à chaleur, qui est quand même un module moderne et respectueux de l'environnement", explique-t-il lundi dans le 19h30.
Le Vaudois ne fait pas figure d'exception. Ces machines sont en effet de plus en plus plébiscitées par les particuliers, celles-ci présentant, lorsqu'elles sont alimentées par de l'électricité issue d'énergies renouvelables, une faible empreinte carbone.
La guerre en Ukraine dope la demande
Dans le canton de Vaud, la demande a plus que doublé en deux ans, avec plus de 1100 mises à l'enquête enregistrées depuis début 2022. Et la tendance s'est encore renforcée ces derniers mois.
Une augmentation notamment liée à la peur générée par le conflit en Ukraine et à la hausse des prix des énergies fossiles, relève Javier Parres, responsable des ventes à LeaderFroid.
Difficile dès lors pour les entreprises de pompes à chaleur de suivre la cadence. Le commercial déplore la longueur des délais de livraison, passés de deux à trois mois "à quatre à six voire sept mois" en raison de la crise énergétique. Ceci alors que 60% du bâti en Suisse reste aujourd'hui chauffé aux énergies fossiles, selon l'Office fédéral de la statistique.
Des subventions communales et cantonales
La pompe à chaleur de Philippe Dubois a quant à elle coûté 38'000 francs. Mais le propriétaire a bénéficié des subventions de sa commune et de son canton, pour un total de 7500 francs.
C'est ainsi que près de onze millions de francs ont déjà été dépensés en 2022 pour inciter les propriétaires à s'affranchir des énergies fossiles, précise Vassilis Venizelos, conseiller d'Etat vaudois en charge de l'Environnement.
Et le ministre écologiste de souligner l'importance d'un autre immense chantier, peut-être plus crucial encore: l’assainissement énergétique des bâtiments. "Nous devons absolument nous débarrasser des passoires énergétiques", insiste-t-il.
Yoan Rithner/mera