Ce plan de 44 mesures comprend trois objectifs: informer la population, lutter contre les violences sexistes et sexuelles, et former les professionnelles et professionnels susceptibles de rencontrer des personnes concernées par ces problématiques dans leur pratique quotidienne.
Ces mesures s'appliqueront sur le plan fédéral, mais aussi dans les cantons et les communes.
Personnel des urgences formé dans le Jura
A certains endroits, les professionnels sont déjà formés pour aider les victimes. C'est le cas depuis plusieurs années dans le Jura, où le personnel des urgences de l'Hôpital cantonal (HJU) bénéficie par exemple de journées de formation sur les structures d'aide aux victimes. En septembre, plus de 80 personnes s'étaient inscrites.
Infirmier-chef à l'HJU, Régis Froidevaux a souligné jeudi dans La Matinale de la RTS leur utilité pour apporter de meilleurs conseils à des personnes souvent désemparées, confrontées à des situations compliquées. "Aux urgences, on est les premiers à être en contact avec les personnes victimes de violences", rappelle-t-il. "Grâce à cette formation, on sait ce qui attend la personne si elle porte plainte, ou si elle va au centre LAVI (centres d'aide aux victimes, ndlr.)."
Au-delà des idées reçues
Autre exemple, en Valais, le Bureau de l'égalité vient de lancer deux nouvelles formations qui visent à protéger les enfants et à accompagner les auteurs de violences, en majorité des hommes, mais pas seulement.
L'un des objectifs est justement de construire une meilleure compréhension des violences domestiques, qui sont souvent sujettes à des idées reçues simplistes.
"C'est un sujet complexe, il y a plusieurs formes de violence", rappelle Raphaèle Latham-Carron, responsable au sein de l'association Point du Jour pour ces formations destinées aux profesionnels. "On va surtout renforcer leurs compétences en matière d'écoute et d'orientation. Parce qu'on remarque souvent qu'en tant que témoins, ils ne savent pas comment agir, ni où orienter les victimes", explique-t-elle.
Vers un centre consacré dans chaque ville
Avec ce plan, la Confédération entend s'aligner sur la Convention d'Istanbul, signée en 2017, qui demande notamment la présence d'un centre d'accueil aux victimes pour chaque ville à partir de 40'000 habitants.
Celui de Lausanne a ouvert en juin. Les victimes sont accueillies dans un endroit tenu secret, plus chaleureux qu'un poste de police. Il compte 26 agentes ou agents volontaires, spécialement formés aux violences domestiques.
>> L'explication d'Albane Bruigom, cheffe de cette unité spéciale: Centre d'accueil à Lausanne pour les victimes de violences domestiques - Interview d'Albane Bruigom
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De manière générale, il s'agit également de prendre véritablement conscience de l'ampleur du phénomène. En Suisse, près de la moitié des infractions enregistrées par la police sont liées à la violence domestique.
Traitements radio: Léa Bucher avec Gaël Klein
Adaptation web: Pierrik Jordan