Le congrès du PS Suisse réunit quelque 900 personnes au Centre des Congrès de Bâle, dans une lumière rouge tamisée. Il tombe à point nommé pour relancer la machine socialiste après la votation perdue de peu sur l'AVS le 25 septembre dernier.
La campagne pour les élections fédérales a officiellement été lancée samedi après-midi. Dans son discours d’ouverture, la co-présidente du PS Mattea Meyer a annoncé la couleur en énonçant plusieurs priorités: le climat et l’approvisionnement énergétique, le pouvoir d'achat ou encore l’égalité.
De gros dossiers stratégiques
Ce congrès sur deux jours est l’occasion pour le deuxième parti de Suisse de débattre et d'arrêter ses positions sur ces dossiers stratégiques, auxquels s'ajoutent encore l’égalité entre les sexes ou l'Europe.
Parmi les premiers orateurs, le conseiller fédéral Alain Berset a livré un plaidoyer contre "l'indifférence", pour éviter socialement que "les plus faibles doivent encore plus se serrer la ceinture".
Il a également abordé le problème des coûts de la santé et des primes maladie. "Nous ne pouvons pas accepter que les primes deviennent une charge de plus en plus lourde, voire étouffante", a lancé le Fribourgeois en critiquant l'absence d'une volonté de réformer dans ce domaine de la part des politiciens.
Alain Berset a aussi plaidé contre un isolement de la Suisse au niveau international. Le PS doit du reste adopter dimanche un papier de position pour une "Europe sociale et démocratique".
Le PLR sur les talons selon le baromètre SSR
Et les thèmes stratégiques vont aussi se retrouver dans la campagne électorale du parti. Le PS joue gros l’an prochain, puisqu'il est crédité d’un léger recul de 0,5% dans le baromètre électoral commandité par la SSR et publié cette semaine.
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Les socialistes voient donc le PLR, tout proche, revenir sur leurs talons. Ils ont aussi perdu des sièges lors des élections cantonales, concurrencés à gauche par Les Verts.
Interrogé samedi dans Forum, le co-président du PS Cédric Wermuth ne s'est pas montré particulièrement alarmé par ce score. "Je ne fais pas de la politique avec des sondages. J'essaie de présenter des solutions qui améliorent la vie de la majorité de la population", a-t-il répondu.
Cibler les principales préoccupations
La formation est convaincue qu'elle cible les principales préoccupations citoyennes avec le climat, l’énergie, les primes maladie ou le pouvoir d’achat. Elle a lancé plusieurs initiatives sur ces sujets.
Pour Cédric Wermuth, il est important que le PS se positionne sur différentes thématiques, car "nous vivons aujourd'hui des crises multiples". "Nous avons besoin d'un parti qui est capable d'amener toutes les luttes - le mouvement féministe, le mouvement syndical, le mouvement pour la justice climatique - autour d'une table et d'en faire un programme politique qui se bat contre toutes ces crises en même temps", a-t-il insisté.
Mais le PS a beaucoup de travail à l’horizon pour convaincre électrices et électeurs qu’il apporte face à ces défis de meilleures solutions que les autres partis. L'enjeu est de taille, avec en toile de fond un de ses deux sièges qui pourrait être menacé au Conseil fédéral.
oang avec Julien Bangerter et Thierry Clémence