L'UE a pris deux trains de mesures de coercitions contre l'Iran. Le premier, pour sa complicité dans la guerre en Ukraine en fournissant des drones à la Russie. Le deuxième touche non pas l'Etat, mais les responsables iraniens impliqués dans la répression des opposants au régime.
Depuis sept semaines, suite à la mort d'une jeune femme pour port de vêtements inappropriés, de nombreux manifestants contestent avec force le régime.
Le Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR), compétent en matière de sanctions, a décidé conjointement avec le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de ne reprendre que partiellement les sanctions de l'UE. Dans un communiqué publié mercredi, le DFAE rappelle que la Suisse a été l'un des premiers pays à aborder l'incident avec Téhéran et à lui demander une enquête neutre.
La Confédération tient compte de son rôle de représentation
Après une pesée d'intérêts, la Confédération a décidé de tenir compte de sa position d'Etat de liaison. Les cinq mandats de puissance protectrice (États-Unis - Iran, Iran - Arabie-saoudite/Arabie-saoudite - Iran, Iran - Canada et Iran - Égypte) assumés par la Suisse en lien avec l'Iran ont été pris en considération. La Suisse reprend donc uniquement les sanctions en lien avec les livraisons de drones à la Russie.
Pour rappel, malgré la violence qui règne en Iran, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) n'a pas suspendu les renvois de requérants d'asile vers ce pays. "Il n'y a pas de cas de violences généralisées, comme c'est le cas au Yémen ou en Syrie", déclarait au 19h30, Anne Césard, porte-parole du SEM il y a 10 jours.
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Toutefois, la Confédération rappelle qu'elle condamne la violence des forces de sécurité iraniennes lors des protestations qui ont suivi la mort de la jeune Kurde Mahsa Amini. La Suisse appelle Téhéran à respecter ses obligations en matière de droits humains. Elle continuera à suivre de près la situation et poursuivra un dialogue critique avec le gouvernement iranien.
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La Suisse ne resterait pas les bras croisés
Lundi, dans Forum, Laurent Wehrli, conseiller national vaudois (PLR), rappelait qu'en aucun cas la Suisse restait les bras croisés face à l'Iran: "La Suisse a déjà repris totalement des sanctions de l'ONU décidées en 2006 par rapport à la situation nucléaire."
De son côté, Carlo Sommaruga, conseiller aux Etats genevois (PS), estimait important de dénoncer une violation massive et grave des droits humains: "Il y a un message à communiquer à l'Iran, faire en sorte qu'une mission des Nations unies puisse se rendre sur place pour examiner la situation dramatique de répression de la population qui manifeste."
Ecouter le débat intégral entre Laurent Wehrl et Carlo Sommaruga
Adaptation web : agences et Miroslav Mares