A Zoug, la facture d'électricité fait froid dans le dos: on pourrait passer de 400'000 francs à 4 millions par année, soit dix fois plus, à cause de la hausse des prix de l'énergie.
Hans-Rudolf Wild, président du conseil d'administration de la patinoire de Zoug, s'en explique au micro de SRF: "On est victime du marché libre, il est impossible de casser le contrat et de repartir sur de nouvelles bases. En ce moment, cela nous rend nerveux."
En Suisse romande, la situation n'est pas aussi extrême, mais l'augmentation des prix de l'électricité pose des problèmes partout. A Porrentruy (JU), la facture a ainsi plus que doublé et dépasse le budget de près de 250'000 francs.
Partager les surcoûts entre les collectivités et les utilisateurs
Pour les communes propriétaires, ces hausses sont trop importantes à absorber. "Très clairement, les communes ne pourront pas amortir ce choc-là, donc il faudra évidemment que les utilisateurs participent aussi à cet effort commun, collectif, ne serait-ce que pour pérenniser l’infrastructure", reconnaît Stéphane Babey, président du syndicat intercommunal du district de Porrentruy, samedi dans le 19h30.
L'heure de location de la glace va donc augmenter, ce qui provoque quelques tensions. Le principal utilisateur est le HC Ajoie et la charge supplémentaire atteindra 50'000 francs par an. Mais le club a signé une convention fixant les prix avant la crise énergétique et n’acceptera pas la hausse sans discussion, car pour lui aussi les finances sont serrées.
"Depuis qu'on milite en National League, on a dû considérablement augmenter notre budget. On a dû chercher de l’argent partout et les derniers francs sont toujours difficiles à chercher", déplore Claude Girardin, responsable des finances du club ajoulot.
Difficile d'économiser davantage
Alors qui paiera, la collectivité ou les utilisateurs? Des négociations auront lieu pour essayer de trouver un compromis. Et l'exemple de Porrentruy est d’autant plus marquant que la patinoire est récente et à la pointe de l'efficience énergétique: des panneaux solaires ont été installés sur tout le toit et un système de récupération de la chaleur a été mis en place.
Mais l'installation consomme quand même l'équivalent de 400 ménages et il est difficile d'économiser davantage, selon Grégory Pressacco, responsable technique de la patinoire: "Si on baisse encore la production de froid, on risque d'avoir une glace qui se ramollit et qui n'est plus praticable. Et si on baisse la ventilation, on risque d'avoir des problèmes de condensation dans le bâtiment. Si je devais vraiment réduire, une solution serait de couper un des deux champs de glace, voire les deux dans le pire des cas."
Et dans le cas de coupures de courant régulières et prolongées cet hiver, on se fait peu d'illusions dans toutes les patinoires: les installations pourraient devoir fermer.
Cédric Adrover/boi