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Le veto suisse passe mal, Berlin menace d'aller se fournir en munitions ailleurs

La présidente de la commission de la défense du Bundestag Marie-Agnes Strack-Zimmermann. [Keystone - Kay Nietfeld]
Le veto suisse passe mal, Berlin menace d'aller se fournir en munitions ailleurs / Le Journal horaire / 28 sec. / le 6 novembre 2022
L'Allemagne doit revoir ses chaînes d'approvisionnement en armements après le refus de la Suisse à la réexportation de munitions vers l'Ukraine, estime la présidente de la commission de la défense du Bundestag. Berlin ne doit plus dépendre de la Confédération.

"Même si c'est difficile, nous devons bien entendu accepter, en tant que voisins amis, que la Suisse ne veuille pas transmettre des munitions qui pourraient être utilisées dans des régions en crise en raison de son statut de neutralité", a déclaré Marie-Agnes Strack-Zimmermann à l'agence dpa. "C'est toutefois regrettable."

Les munitions pour les chars de défense antiaérienne Gepard sont utilisées en premier lieu "pour repousser les attaques aériennes contre les bateaux chargés de blé dans les ports ukrainiens. Si cela échoue, cela aura pour conséquence finale de plonger 190 millions de personnes dans le monde dans la famine", a expliqué la parlementaire libérale.

>> Lire aussi : L'Allemagne fait pression sur Berne pour pouvoir exporter des munitions suisses vers l'Ukraine

Juridiquement impossible

Le conseiller fédéral en charge de l'Economie Guy Parmelin a refusé jeudi une demande de la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht visant à transmettre environ 12'400 munitions de 35 mm de fabrication suisse pour des chars Gepard à l'Ukraine.

Selon lui, une telle livraison est juridiquement impossible en raison de la neutralité. Berne avait déjà refusé une demande similaire de Berlin au printemps.

La Suisse a refusé la réexportation de ses munitions pour les chars Gepard par l'Allemagne, actifs sur le terrain en Ukraine. [Keystone - Marcus Brandt]
La Suisse a refusé la réexportation de ses munitions pour les chars Gepard par l'Allemagne, actifs sur le terrain en Ukraine. [Keystone - Marcus Brandt]

Pour Marie-Agnes Strack-Zimmermann, ce refus pose des questions de sécurité. "Que se passerait-il si l'Allemagne ou un pays membre de l'Otan était attaqué et que des munitions fabriquées en Suisse ne pouvaient être livrées en raison de cette 'neutralité'?", interroge-t-elle.

20 milliards d'euros

La parlementaire allemande rappelle que la Bundeswehr achète aussi à la Suisse des munitions pour son système de défense aérienne Mantis, ses chars Puma et ses avions de combat Tornado et Eurofighter. Et que des achats de munitions d'un montant total d'au moins 20 milliards d'euros seraient nécessaires ces prochaines années.

"En matière de politique de sécurité, le monde a changé depuis le 24 février" et le début de l'offensive russe en Ukraine. "L'Allemagne doit immédiatement vérifier les voies de livraison correspondantes lors de la commande de munitions, les modifier ou les adapter si nécessaire", a-t-elle déclaré. Selon elle, "la fiabilité dans cette situation est indispensable".

>> Revoir le sujet du 19h30 :

Berne n’autorise pas l’Allemagne à réexporter des munitions suisses en Ukraine, au nom de la neutralité
Berne n’autorise pas l’Allemagne à réexporter des munitions suisses en Ukraine, au nom de la neutralité / 19h30 / 1 min. / le 3 novembre 2022

jfe avec ats

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