Eva Herzog, qui est âgée de 61 ans, est sénatrice pour le canton de Bâle-Ville depuis 2019. Elle a auparavant été conseillère d'Etat durant quinze ans, entre 2005 et 2019.
Dans un communiqué, la sénatrice dit se sentir "prête et capable d'exercer la fonction de conseillère fédérale". Elle met aussi en avant ses "compétences et sa solide expérience" pour "s'investir pour la Suisse et ses habitant.e.s". Elle entend s'engager "pour une Suisse juste et ouverte, qui entretient de bonnes relations avec ses voisins et pour une Suisse qui a à coeur de laisser un environnement intact à ses enfants et petits-enfants".
C'est la deuxième fois qu'Eva Herzog se lance dans la course au Conseil fédéral. Il y a douze ans, elle avait été battue par Simonetta Sommaruga, qu'elle aspire maintenant à remplacer.
La favorite
A la Chambre des cantons, Eva Herzog se penche sur des thématiques très variées. Elle s'intéresse en particulier à l'égalité entre les femmes et les hommes, la recherche, l'éducation et les assurances sociales. Elle est aussi vice-présidente de la commission des finances. Une commission qui travaille étroitement avec l'administration et le Conseil fédéral, notamment lors de l'acceptation des crédits urgents liés à la pandémie de coronavirus.
Outre ses bons résultats aux finances, Eva Herzog a toujours été proche de la population, a souligné quant à elle Lisa Mathys, coprésidente du PS de Bâle-Ville. Ses résultats incroyables aux élections l'illustrent bien. "Elle a été réélue avec 22% des voix. Et en 2019, elle a obtenu trois fois plus que les deux candidats suivants au Conseil des Etats."
Eva Herzog fait office de favorite dans la course au Conseil fédéral. Un point pourrait toutefois achopper. Agée de 60 ans - et donc proche de l'âge de la retraite pour lequel s'est battu son parti -, elle ne coche pas toutes les cases du profil idéal esquissé par la présidence du PS. Cette dernière verrait bien une jeune mère de famille succéder à Simonetta Sommaruga.
Election le 7 décembre
Après ces trois candidatures déclarées, les décisions de la conseillère nationale thurgovienne Edith Graf-Litscher (TG) et de l'ex-ministre jurassienne et conseillère aux Etats Elisabeth Baume-Schneider, seule Romande encore citée dans les médias, sont encore attendues.
De nombreuses femmes, pressenties pour reprendre le siège de Simonetta Sommaruga, ont renoncé à se lancer dans la course, à l'image de la conseillère nationale Flavia Wasserfallen (BE) et de l'ancienne conseillère aux Etats Pascale Bruderer (AG). Les conseillères d'Etat vaudoises Rebecca Ruiz et Nuria Gorrite ont préféré poursuivre leur mandat. Idem pour la conseillère d'Etat zurichoise Jacqueline Fehr, les conseillères nationales Nadine Masshardt (BE) et Priska Seiler-Graf (ZH) et la conseillère aux Etats Marina Carobbio (TI).
Les personnes intéressées par une candidature ont jusqu'au 21 novembre pour se manifester. Lors de sa séance de préparatoire des 18 et 19 novembre 2022, le groupe socialiste aux Chambres fédérales décidera des critères retenus pour les candidatures. Puis il nommera le ticket retenu lors d'une séance extraordinaire le 26 novembre.
L'élection du siège socialiste aura lieu le 7 décembre devant les Chambres fédérales, juste après celle devant régler la succession d'Ueli Maurer.
boi avec ats
Les réformistes du PS pour une candidature masculine
La "Plateforme réformiste. Les sociaux-libéraux au sein du PS Suisse" estime qu'un candidat de sexe masculin doit figurer sur le ticket socialiste pour le Conseil fédéral. Même si elle "peut comprendre" le souhait de remplacer Simonetta Sommaruga par une femme et bien que les hommes soient déjà représentés au gouvernement par Alain Berset.
La plateforme dit soutenir la proposition du conseiller aux Etats Roberto Zanetti pour un ticket à trois, avec un homme. "En contrepartie d'une telle 'procédure équitable', toutes les personnes intéressées devront respecter la décision du groupe parlementaire quant à la composition du ticket", écrit-elle.
La plateforme assure malgré tout qu'il est à ses yeux "clair que le PS est le parti de l'égalité par excellence dans notre pays et qu'il devrait donc, en règle générale, toujours être représenté par une femme et un homme au Conseil fédéral".
Mais elle soutient que la procédure prévue par la direction du parti, qui consiste à exclure les candidatures masculines, est "antidémocratique et discriminatoire".