Les deux partis s’étaient pourtant engagés à soutenir leurs projets respectifs pour soulager les classes moyennes.
La romance avait débuté au début de l'été: les directions du Centre et du PS lancent un appel commun pour une session extraordinaire sur le pouvoir achat. Gerhard Pfister, président du Centre, affirmait même que "si nous n'avons plus d'argent pour soutenir la classe moyenne, la Suisse n'est plus un pays comme je veux me l'imaginer".
Et l'alliance PS-Centre fonctionne au Conseil national avec une majorité pour l'augmentation des rentes AVS à la hauteur du renchérissement et un soutien renforcé de la Confédération pour faire baisser les primes maladies.
Confiance ébranlée
Mais tout se complique la semaine dernière dans la commission de l'autre Chambre, le Conseil des Etats. La proposition sur les primes maladies est largement refusée, et les élus du Centre, eux aussi, s'y opposent: une première brèche dans cette alliance, et une déception pour le vice-président du PS Samuel Bendahan.
"Si des alliés nous annoncent quelque chose publiquement puis changent d'avis après sur la même chose, cela ébranle la capacité à travailler ensemble dans le futur", explique le vice-président.
"Cela ne va pas nous empêcher de continuer. C'est le travail parlementaire. On ne va jamais baisser les bras. Mais le problème, c'est que la situation s'est empirée. Il y a donc encore plus de raisons de soutenir cette mesure aujourd'hui que hier", estime Samuel Bendahan.
Retournement des centristes alémaniques
Au coeur de cette décision en commission: des conseillers d'Etat du Centre, alémaniques, dont l'Obwaldien Erich Ettlin. Selon lui, cette proposition était difficile à appliquer pour certains cantons et il fallait en tenir compte, et cela passait avant l'avis du parti.
Le Centre est-il trop peu fiable en matière d'alliance? Le vice-président Charles Juillard relativise: "Une fois, c'est dans un sens, une fois, c'est dans l'autre. Il arrive assez souvent qu'en commission, les élus socialistes s'engagent dans un sens, et lorsque nous votons en plénum, il n'y a pas forcément les mêmes décisions qui sont prises. Cela fait partie de l'activité politique. Et les jeux ne sont pas encore complètement faits", fait-il valoir.
A voir ce qui sera décidé en plénum, mais selon plusieurs acteurs du dossier, les chances de revirement sont très faibles.
Sujet radio: Julien Bangerter
Adaptation web: Julien Furrer