"Le moment était venu de revitaliser nos relations", a expliqué Ignazio Cassis lors d'un point presse à l'ambassade de Suisse à Paris. Il avait rencontré peu avant Emmanuel Macron pendant plus d'une demi-heure en marge du Forum de Paris sur la paix auquel il a participé.
Le président français avait reporté il y a un an une rencontre à l'Elysée avec Guy Parmelin officiellement pour des raisons d'agenda. Cette annulation était intervenue après le choix de la Suisse d'acheter des FA-35 américains et non des Rafale français et après l'arrêt unilatéral des discussions sur l'accord-cadre avec l'UE.
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"Ceci a créé quelques crispations. Il y avait un peu de ressentiment par rapport à ces décisions. Il fallait laisser ça derrière et aller de l’avant", a expliqué le chef du DFAE. Pendant cette période, il n'y a pas eu de visite officielle de ministres suisses à Paris.
Optimisme sur la fiscalité des frontaliers
Selon Ignazio Cassis, Emmanuel Macron lui a fait part "d'une forte volonté de repartir avec bonheur, avec optimisme en regardant toutes les coopérations que nous pouvons avoir". Lors de leur rencontre, ils ont parlé d'énergie, des eaux du Rhône ou encore de la Communauté politique européenne voulue par le chef de l'Etat français. Le pays voisin a d'ailleurs "remercié la Suisse pour son travail dans le domaine de la reconstruction" de l'Ukraine, a souligné Ignazio Cassis.
Sur la question épineuse de la fiscalité des frontaliers français en télétravail, Ignazio Cassis s'est voulu optimiste. "Il y a une claire volonté des deux côtés d’aller de l’avant et de boucler ce dossier", a-t-il assuré.
Dans le domaine de l'énergie, les deux présidents ont parlé de la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance en Valais. "Elle est très intéressante pour beaucoup de pays voisins. Il s'agit d'une batterie capable de stocker de l'énergie".
Invitation à venir en Suisse
Ignazio Cassis a profité de l'occasion pour inviter Emmanuel Macron à se rendre en visite en Suisse. "Il a dit être très intéressé, mais rien n'est encore décidé", a précisé le président de la Confédération. "Il a réagi de manière très positive", a-t-il assuré.
Emmanuel Macron pourrait effectuer ce déplacement à l'occasion d'une visite au Cern, qui prévoit de construire un nouvel accélérateur de particules. "Il faut que les municipalités françaises qui se situent sur le site puissent aller aussi de l'avant. En Suisse, on est prêt. En France, on est un peu en retard", a souligné Ignazio Cassis.
"J'ai donc appelé le président français à donner un coup de main pour faire avancer le dossier sur son territoire dans l'intérêt de la recherche européenne", a-t-il ajouté.
ats/kkub