Les plus de 9000 places d'accueil pour requérants d'asile dans les centres fédéraux et les casernes militaires sont actuellement occupées à 82%, ce qui pose des problèmes de répartition au niveau fédéral.
Habituellement, les migrants restent dans ces structures jusqu'au règlement de leur procédure d'asile. Cependant, l'afflux de personnes a obligé le SEM à recourir aux cantons dès le 27 octobre dernier, comme le permet le droit en vigueur.
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Environ 1000 personnes sont envoyées par semaine dans les différents cantons, en plus du flux d'arrivée de réfugiés ukrainiens. Les autorités cantonales doivent par conséquent trouver un toit pour tous, mais également du personnel encadrant. La tâche est titanesque.
Pression trop forte
La ministre jurassienne Nathalie Barthoulot, présidente de la Conférence intercantonale des affaires sociales, estime lundi au micro de l'émission Forum de la RTS que "la pression est vraiment trop forte".
Les responsables ont par conséquent demandé à la Confédération de "remettre en oeuvre le dispositif classique de l'accueil des personnes issues de la migration". Une autre solution envisageable pour les cantons serait la mise à disposition, de la part de l'armée, de davantage de lits pour le SEM afin d'éviter ces attributions anticipées. En l'état, le SEM ne pense pas pouvoir répondre positivement à la demande des cantons, les autorités militaires jonglant de leur côté déjà notamment avec les écoles de recrue.
Malgré cette situation complexe, les cantons possèdent encore 7000 places vacantes, mais celles-ci seraient accordées prioritairement aux familles ukrainiennes. Certains cantons, comme celui de Vaud, envisage donc maintenant de recourir aux abris de protection civile pour héberger des migrants.
Usage d'abris PC ou de casernes militaires
L'usage d'abris de la protection civile ou des casernes militaires pour l'accueil des personnes migrantes n'inquiète pas la responsable de l'aide humanitaire à la Chaîne du Bonheur Tasha Rumley. L'important, considère-t-elle au micro de Forum, est de pouvoir "accueillir tous les gens qui en ont besoin", notamment les Ukrainiens et les Ukrainiennes.
Malgré l'existence de standards concernant les espaces, l'intimité ou l'accès aux sanitaires, "le minimum est quand même possible dans ces situations-là". Il est cependant essentiel, pour la responsable, de cibler les "personnes avec des vulnérabilités spécifiques" - les malades, les femmes avec des enfants en bas âge - pour éviter qu'elles ne soient accueillies dans des endroits avec des conditions de vie "plus difficiles".
Importance de la consultation
Concernant les personnes en provenance d'Ukraine, Tasha Rumley considère qu'il est "indispensable de garder les familles ensemble" et de "conserver les relations préexistantes". S'agissant de leur placement dans des abris atomiques, l'humanitaire milite pour la consultation des réfugiés, afin de pouvoir identifier des "craintes ou des problèmes" non anticipés.
Cette manière de faire, rendue difficile par la bureaucratie suisse, permet pourtant "de partager notre propre pouvoir", souligne-t-elle, mentionnant l'exemple de la Pologne. Dans ce pays qui a accueilli 1,5 million de réfugiés, les Ukrainiens ont pu s'inscrire pour se rendre ensemble dans les communes ayant donné des disponibilités d'hébergement.
Sujet et interview radio: Marc Menichini et Renaud Malik
Adaptation web: mera