L'Union syndicale suisse (USS) a constaté mardi que l'inflation, la hausse des coûts de l'énergie et des primes d'assurance-maladie laissaient de moins en moins de moyens de subsistance aux travailleuses et travailleurs alors que leurs salaires stagnent.
En termes réels, les salaires ont même baissé entre 2016 et 2020, par exemple chez les boulangers ou le personnel de vente. Et le secteur des bas salaires est en pleine expansion en Suisse. Ainsi, selon l'USS, environ 500'000 actifs touchent actuellement un salaire inférieur à 4500 francs à plein temps.
Pour la faîtière, les employés ayant terminé leur apprentissage devraient gagner au moins 5000 francs. Or un quart des actifs dans cette catégorie gagne moins que cette somme.
Négociations salariales en cours
Dans certaines branches, les syndicats auraient déjà négocié la pleine compensation du renchérissement et des améliorations réelles lors des négociations salariales actuelles. Mais d'autres employeurs veulent se soustraire à leurs responsabilités, malgré la bonne marche des affaires, critique la faîtière syndicale. De nombreux cantons n'accorderaient par exemple pas de compensation de l'inflation à leur personnel.
La crise du pouvoir d'achat des familles à revenu "normal" s'est intensifiée au fil des années et s'aggrave rapidement, affirme l'USS. Entre 2000 et 2020, la politique fiscale a favorisé les revenus élevés. Les politiques ont en revanche fermé les yeux sur les revenus faibles et moyens.
Les progrès salariaux ont été en grande partie réduits à néant par une politique fiscale injuste, critique la faîtière. La suppression du principe de solidarité dans l'assurance-chômage pour les salaires supérieurs à 148'200 francs en est un exemple. Ces salariés ont ainsi payé moins de cotisations aux assurances sociales.
ats/kkub