Des enfants atteints de bronchiolite déplacés d'une ville à l'autre faute de place aux urgences
Aujourd’hui hospitalisé aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) pour une bronchiolite, Timeo a d’abord dû faire un passage de 24 heures au CHUV à Lausanne. Ses parents se sont présentés en premier aux urgences pédiatriques de Genève, mais faute de place, un transfert vers Lausanne a été mis en place.
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Son état s'étant aggravé par la suite, il a fallu le placer aux soins intensifs. Mais nouveau problème, cette fois, c'est au CHUV que la place n'était pas disponible. Le bébé est donc retourné aux HUG, où une place s'était libérée. Le retour a même eu lieu en hélicoptère, a raconté lundi sa maman dans le 19h30 de la RTS.
Un état de santé qui évolue très vite
Depuis début octobre, une quinzaine d’enfants ont dû être transférés depuis Genève, vers Neuchâtel notamment. Mais les HUG accueillent eux aussi de jeunes patients qui viennent d'ailleurs, une dizaine depuis un mois et demi. Certains viennent de Zurich ou encore de Winterthour.
"Les bébés ont un état de santé qui peut évoluer très vite. En quelques heures ou minutes parfois, leur situation peut se péjorer. Là, on doit être très réactifs", explique le responsable des équipes des soins des urgences pédiatriques aux HUG Kevin Haddad pour illustrer le casse-tête des places à libérer très rapidement.
Environ 70% des enfants hospitalisés aux HUG le sont pour une bronchiolite. Pour y faire face, l'hôpital a augmenté sa capacité d’accueil, passant d'une trentaine de lits à 45 aujourd'hui avant d'atteindre les 55 lits dans les deux prochaines semaines.
"C'est un peu notre Covid à nous"
Le constat est le même un peu partout en Suisse: les hôpitaux sont sous tension. Le nombre de jeunes patients touchés a doublé cette année par rapport à l’an dernier à la même période, avec plus de 200 cas recensés la semaine dernière. "Cette épidémie de bronchiolite est extraordinaire cette année (...) C'est un peu notre Covid à nous", estime même le professeur en pédiatrie Sergio Manzano.
Selon les médecins, le pic des contaminations n’est pas encore atteint. Pour limiter la propagation de la maladie, les spécialistes préconisent d’appliquer les gestes barrière, surtout au contact des enfants de moins de trois mois, les plus fragiles face à la bronchiolite.
Sujet TV: Karima Benamrouche
Adaptation web: Vincent Cherpillod