Les "puffs", cigarettes électroniques jetables, sont bourrées de substances irritantes
Très prisées par les adolescents et les jeunes adultes, les "puffs" se distinguent par leurs arômes fruités et sucrés, tels que barbe-à-papa, menthe glacée ou fraise-papaye. Ces parfums obtenus grâce à des additifs sont parfois très irritants, montre le test d'ABE.
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Des analyses effectuées sur une quinzaine de produits achetés en Suisse romande dans le commerce et sur internet montrent la présence d'un nombre important de composés - jusqu'à 17 - dans chaque e-cigarette, alors que les emballages n'indiquent souvent que des "arômes naturels et artificiels".
Des éléments "problématiques"
Parmi ces substances figurent du linalol, un allergène cutané avec des effets irritants sur les voies respiratoires, ou de l'alcool benzylique, également mauvais pour les voies respiratoires.
"On a trouvé beaucoup de ces composants, des éléments problématiques: ils peuvent être allergènes, irritants", commente Franz Dussy, expert au Laboratoire du chimiste cantonal de Bâle-Ville, mardi dans ABE. Le spécialiste précise que ces arômes ont été testés pour leur ingestion orale, dans de la nourriture, par exemple. "En revanche, ce qu'on ne sait pas, ce sont les effets qu'ils peuvent avoir sur les poumons."
Le double de la quantité de liquide
Le volume de liquide contenu dans ces produits est également problématique. Dans 3 cas sur 15, il y en a nettement moins que ce qui est indiqué sur l'emballage. Mais, surtout, dans 8 cas sur 15 il y a beaucoup plus de liquide que ce que la loi autorise.
Alors qu'une "puff" ne doit pas contenir plus de deux millilitres de liquide, certaines en contiennent plus du double. "Quand vous avez plus de liquide dans une cigarette, vous avez aussi plus de nicotine. Et la nicotine seule est une substance toxique. Si vous imaginez qu'un enfant prend le liquide dans la bouche et l'avale, cela peut avoir des conséquences catastrophiques", observe Franz Dussy.
En revanche, la concentration de nicotine des échantillons testés est conforme à la loi: aucun ne dépasse en effet les 20 mg/ml réglementaires.
Stéphane Fontanet et Linda Bourget