L'année 2023 commencera par une explosion des coûts: les tarifs de l'électricité pourront augmenter de près de 60% pour certains ménages selon l'Office fédéral de l'énergie. Les primes d'assurance maladie grimperont en moyenne de 6,6%. A quoi s'ajoute déjà une hausse des prix, notamment de l'alimentation.
Selon Caritas, une personne sur sept en Suisse vit aujourd’hui tout juste au dessus du seuil de pauvreté. Ce seuil est fixé à 2279 francs par mois pour une personne seule et à 3963 francs pour une famille biparentale avec deux enfants. La hausse des coûts généralisée risque de faire basculer toute une tranche de la population, note l'association.
Fréquentation en hausse
Dans ses épiceries solidaires, Caritas constate déjà une hausse de la fréquentation: "Par rapport à la même période l'an passé (octobre), on a 20% de clients en plus" note Sophie Buchs, la directrice de Caritas Genève.
Même constat à Lausanne: "On voit de plus en plus de nouveaux clients, ce sont des personnes qui ont un travail, mais qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts et je pense que ça ne va pas s'arrêter là", estime Ricardo Rocha, qui gère l'épicerie vaudoise.
Nadia* fait partie de ces nouveaux clients de l'épicerie située à Plainpalais: "Je suis obligée de venir ici depuis le Covid, qui nous a franchement cassé. Il n'y a que mon mari qui travaille et on a deux enfants". Nadia et sa famille vivent dans un studio et depuis quelques temps les factures dépassent le salaire: "On ne sait pas comment faire. Mon mari et moi voyons un psychiatre à cause de ça. Je suis très stressée".
Craintes pour le printemps
Caritas n'est pas épargné par la hausse des prix, comme le souligne Olivier Dunner, gérant des épiceries à Genève: "Le lait, par exemple, est passé de 90 centimes à 1,10 franc en 6 mois, l'huile a aussi pris 1 franc. Il y a aussi les frais de transports qui augmentent et nous sommes obligés de répercuter ça sur nos prix".
Sophie Buchs ne cache pas son inquiétude et s'attend à plus de consultations auprès des service sociaux: "Ce que l'on craint, c'est que de nombreuses personnes viennent avec des dettes au printemps prochain. Celles qui se seraient débrouillées pendant quelques mois et qui n'arriveraient plus à faire face aux factures mensuelles".
* prénom d'emprunt
Coraline Pauchard et Katia Bitsch
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