Stefan Blättler veut "aller de l'avant" et souhaite l'ouverture en Suisse de procédures en lien avec la mafia, en collaboration avec l'Italie. "Si nous ouvrons des procédures des deux côtés, elles seront alors beaucoup plus faciles à mener", estime le procureur général de la Confédération.
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Selon lui, l'une des grandes faiblesses de la Suisse est que son autorité fédérale n'a pas de vue d'ensemble de la situation criminelle. "Je n'ai par exemple pas accès au système d'information de la police judiciaire thurgovienne ou st-galloise. Nous n'avons pas d'image de la situation dans toute la Suisse", déplore-t-il.
Des sanctions "risibles"
Il faut également agir au niveau juridique, réclame Stefan Blättler, qui pointe du doigt la disposition relative à la responsabilité pénale des entreprises. "Regardez les sanctions: 5 millions. C'est risible", constate-t-il. "Cela représente environ un quart du salaire d'un manager de deuxième niveau".
Le Nidwaldien souhaiterait un instrument similaire au "Deferred Prosecution Agreement" (DPA) des pays anglo-saxons. Les entreprises ne seraient ainsi pas simplement amendées en cas de blanchiment d'argent, mais leur redressement pourrait aussi être contrôlé et accompagné. "Notre objectif ne peut pas être de dissoudre une entreprise. Notre objectif doit être une entreprise propre, qui crée des emplois et paie des impôts", a-t-il encore défendu.
ats/vic