La conseillère aux Etats de Bâle-Ville Eva Herzog est l'une des deux candidates socialistes à la succession de la Bernoise Simonetta Sommaruga au Conseil fédéral, aux côtés de la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider.
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Eva Herzog se dit "passionnée" par la fiscalité, mais reste très discrète sur sa vie personnelle. Elle doit pourtant désormais "se vendre" auprès des groupes parlementaires qui vont l'auditionner. "Ce n'est pas ce que je préfère en politique", reconnaît-elle mardi dans La Matinale de la RTS. "Je préfère parler de mes thèmes, de mon travail, défendre les sujets."
A une époque où l'intérêt pour le travail politique ne cesse de diminuer, elle dit vouloir poursuivre son engagement de longue date, notamment en matière d'inégalités dans le monde et d'inégalités entre les sexes en Suisse.
Je viens d'une région très ouverte, et cela influe sur notre manière de penser.
"Et dans cette époque très spéciale que nous vivons aujourd'hui, avec ses crises, il faut repositionner la Suisse sur différents sujets", souligne la socialiste. "J'aimerais beaucoup y contribuer, ce n'est pas la carrière qui m'intéresse."
Un esprit ouvertement européen
La Bâloise voit un lien direct entre ses origines rhénanes et ce qu'elle pourrait apporter au sein du Conseil fédéral. "Je viens d'une région très ouverte, qui vit à travers ses liens avec l'Allemagne et la France", rappelle-t-elle.
"Nous vivons vraiment en Europe et cela influe sur notre manière de penser", précise Eva Herzog. "Et je pense que, sur notre relation avec l'Europe, sur la position de la Suisse dans le monde, ce serait important que quelqu'un apporte un peu plus cette manière de penser, d'agir, dans le gouvernement."
Sur les relations avec l'Europe, les deux parties doivent bouger.
Sur la question des relations avec Bruxelles, justement, la candidate socialiste se montre plutôt optimiste. "On entend dire que l'Union européenne serait prête à bouger dans la direction de la Suisse [sur la question des salaires à protéger]. Et si l'UE dit qu'elle respecte les mesures suisses, c'est déjà un très bon signe."
Mais les deux parties doivent bouger, relève la Bâloise, et c'est cela qu'il faut résoudre actuellement. A ses yeux, la question d'une éventuelle adhésion à l'UE ne se pose pas aujourd'hui.
L'heure n'est pas à la rigueur budgétaire
Cette spécialiste des finances pense encore que l'heure n'est pas à la rigueur budgétaire en Suisse. "Ce n'est pas nécessaire, et c'est même peut-être dangereux dans la situation de crise actuelle", estime Eva Herzog. Les finances sont saines, dit-elle, en estimant qu'il n'est pas nécessaire de compenser les dettes liées à la pandémie.
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Propos recueillis par David Berger/oang