Les formules magiques
En 1866 et 1883, les sept membres du gouvernement suisse partagent un point commun: ils portent tous la moustache (cliquez sur les points pour le vérifier). En effet, depuis le premier Conseil fédéral en 1848, le collège est composé exclusivement d'hommes - et cela durera pendant près d'un siècle et demi. Il ne compte que des radicaux - jusqu'en 1891 -, mais est déjà sensible aux questions linguistiques.
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La première femme
Il faudra attendre 136 ans pour que le pouvoir ouvre ses portes à une femme, la Zurichoise Elisabeth Kopp en 1984. Une première qui prendra fin abruptement lorsqu'elle est obligée de démissionner 5 ans plus tard. Elle est accusée d'avoir profité de sa fonction pour alerter son mari d'une procédure le concernant liée au blanchiment d'argent issu du trafic de la drogue.
La représentation des langues
A chaque élection, la question de la langue est déterminante. À qui est-ce le tour, une Romande, un Alémanique, un Tessinois ou même un Romanche? Une rotation subtile opère entre les régions linguistiques.
Elle s'avère plutôt précise: les francophones, qui représentent 23% de la population, ont cumulé 116'000 jours au gouvernement, soit 26% du total. Côté alémanique, l'occupation des sièges est de 66% pour 63% de la population germanophone. Le Tessin demeure légèrement sous-représenté, avec 7% de jours au gouvernement alors que le pays compte 8% d'Italophone. Même les 0,5% de Romanches ont eu droit à leur quota, grâce à Felix Calonder en 1913.
Le plus jeune élu
Le Neuchâtelois Numa Droz n'a pas encore 32 ans lorsqu'il est choisi en 1875. A l'autre extrême, on retrouve un autre Romand, le Genevois Gustave Ador, élu en 1917 à l'âge de 71 ans. En moyenne, les conseillers sont élus à 51 ans et 5 mois. Un peu plus que les femmes, qui accèdent au gouvernement suisse en moyenne à 50 ans.
Pas de rajeunissement en vue
Malgré quelques cas remarquables, l'âge moyen du Conseil fédéral est notablement stable, cycle après cycle. Il oscille entre 50 et 60 ans depuis des décennies. Il pourrait s'élever un peu dans les années à venir. En effet, les candidates PS et les candidats UDC sont plutôt dans la tranche âgée des nouveaux éus.
L'indéboulonnable
Karl Schenk a siégé plus de 31 ans au gouvernement. Elu en 1863, il y demeure jusqu'à sa mort, en 1895. Une pratique un peu démodée mais pas rare: un cinquième des conseillers fédéraux, soit 22, sont morts en exercice, le dernier en 1983 (le socialiste soleurois Willi Ritschard).
En 1880, le président Fridolin Anderwert mettra même fin à ses jours dans le parc voisin du Palais fédéral, ébranlé par des soucis de santé et une campagne de presse l'accusant de fréquenter les maisons closes.
Tybalt Félix / Infographie complète: Cyrille Gay-Crosier