"Nous ne sommes pas hors d'affaire. Nous avons réussi à trouver des groupes électrogènes répartis sur à peu près tout le territoire, la Suisse a aussi essayé de mettre sous contrat une partie des réserves hydrauliques, mais pas entièrement, car le prix était beaucoup trop élevé. Par contre, au niveau européen, la France et l'Allemagne sont à un niveau d'alerte plus élevé que le nôtre. Compte tenu du fait que 20 à 30% de notre électricité vient d'Europe, il faut être très vigilants", détaille Stéphane Genoud, professeur de management de l'énergie à la HES-SO Valais.
Alors de quoi dépendra l'activation des différents paliers du plan d'action du Conseil fédéral face aux pénuries d'électricité? "Nous sommes vraiment dépendants de la température que nous allons avoir ces prochaines semaines. Nous avons eu un automne agréable, donc peu de consommation de gaz et d'électricité... Mais si nous avons un hiver très froid, comme celui de 2012 par exemple, on tombera vite dans la zone rouge", répond Stéphane Genoud. Il n'y a toutefois pas de seuils objectifs connus qui déclencheraient automatiquement chaque palier: une évaluation est faite en continu.
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Le message que nous recevons aujourd'hui du Conseil fédéral ne facilite pas la compréhension de l'urgence.
Pour éviter de devoir appliquer ces mesures restrictives, le Conseil fédéral table actuellement sur une campagne de sensibilisation aux économies individuelles. "On parle de 2 à 3% économisés grâce à la campagne. Cela ne suffit pas par rapport aux besoins. Je pense que l'on aurait pu être un peu plus clairs sur la problématique", estime Stéphane Genoud.
Où en sont nos réserves? La responsabilité individuelle peut-elle faire la différence? Les mesures déjà prises face au risque de pénurie ont-elles éloigné le risque de black out?
Jessica Vial et l'équipe du Point J