Selon les spécialistes, les arrêts maladie pour des raisons psychiques ont augmenté d'un cinquième en Suisse cette année. Andreas Heimer, de la société PK Rück, a confirmé cette progression à la NZZ am Sonntag. L'évaluation se base sur les données d'environ 250'000 employés de 6000 entreprises.
Selon Andreas Heimer, il ne devrait pas s'agir d'un effet de rattrapage après la pandémie de Covid. La tendance serait bien structurelle. Et les cas recensés sont graves: en moyenne, un travailleur ou une travailleuse concerné(e) serait absent(e) pendant onze mois.
Des effets bientôt sur l'assurance-invalidité
Ce spécialiste met également en garde contre une nouvelle vague qui s'abattra sur l'assurance-invalidité: "Beaucoup de personnes concernées ne pourront pas réintégrer le monde du travail pendant une longue période, voire quitteront définitivement l'entreprise", lance-t-il.
L'année dernière déjà, le nombre de nouveaux rentiers AI a augmenté de 16% et un cas sur deux est d'origine psychique.
Toujours plus de nouveaux troubles
De nouveaux tableaux cliniques sont de plus en plus fréquents. Il s'agit notamment des troubles de stress post-traumatique, des troubles de l'adaptation, du syndrome de fatigue ou du syndrome post-covidien. "Pour ces nouveaux troubles, il n'y a souvent pas de décision thérapeutique claire, au lieu de cela, il y a une grande marge de manœuvre dans l'interprétation", explique Andreas Heimer.
Considérée comme le plus grand fournisseur d'assurances d'indemnités journalières, la caisse maladie Swica confirme la tendance à la NZZ am Sonntag. Selon elle, le nombre de cas dans le domaine des maladies psychiatriques a augmenté de 15% cette année. L'augmentation des coûts est encore plus importante.
Des milliards en pertes économiques
Le Matin Dimanche, qui évoque également cette hausse importante des arrêts maladie pour raisons psychiques, indique que 70% des personnes affectées sont en emploi.
"Pour la Suisse, les pertes économiques liées à ces maladies sont estimées à plus de 20 milliards de francs chaque année", ajoute le journal en citant l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
oang avec srf