L'association Remontées Mécaniques Suisses (RMS) souligne que les économies d'électricité réalisées en arrêtant les installations ne seraient que marginales. Leur part annuelle n'est que de 0,34% de l'ensemble de la consommation, enneigement artificiel compris, précise-t-elle.
Et ce chiffre sert de réponse aux milieux écologistes, qui se disent "choqués" de voir les remontées mécaniques figurer parmi les derniers secteurs que le Conseil fédéral débranchera en cas d'activation du plan d'urgence s'il y a pénurie d'électricité pendant l'hiver.
Un secteur "qui ne pèse pas lourd"
Le directeur des RMS estime que fermer les installations serait une fausse bonne idée au vu des enjeux économiques. "Cela ne pèse pas lourd, on ne va pas se sauver en fermant les remontées mécaniques", dit-il lundi dans La matinale de la RTS.
"Le secteur du tourisme est quelque chose de très important en hiver, c'est 6 milliards de chiffre d'affaires en Suisse", rappelle Berno Stoffel. "Tirer la prise des remontées mécaniques, cela veut dire aussi tirer la prise de beaucoup de ménages qui n'auraient plus de pain sur la table."
Le rôle économique du tourisme hivernal
Il faut savoir que les remontées mécaniques emploient 17'000 personnes en Suisse, sans compter les dizaines de milliers de postes et les retombées économiques qu'elles génèrent dans les stations.
Pour Antoine Micheloud, responsable de la station de Moléson (FR), il faut faire la part des choses. "Si on tire la prise, il faudrait que ce soit équitable", souligne-t-il. "Il n'y a pas de raison qu'on passe après l'industrie du luxe ou autre chose."
Par contre, ajoute le Fribourgeois, "si on compare les remontées mécaniques à des infrastructures comme les hôpitaux, c'est clair qu'on devra tirer la prise avant. On en est tout à fait conscients".
Ne pas essayer de refiler la patate chaude
Pour certains écologistes, tout cela ne dispense pas les remontées mécaniques de participer aux efforts collectifs. Le Vert Christophe Clivaz estime ainsi qu'elles doivent jouer le jeu, même si elles consomment peu. "On ne peut pas juste, à chaque fois, essayer de refiler la patate chaude à quelqu'un d'autre", remarque le conseiller national valaisan.
"Je pense que les remontées mécaniques sont un secteur qui, comme les autres, doit faire sa part", poursuit-il. "Et je trouve qu'ils devraient davantage communiquer sur ce qu'ils font, parce qu'ils font des choses. La crise actuelle est aussi une opportunité pour eux, ils pourraient fonctionner à l'avenir en consommant moins d'énergie. Il y a des solutions."
Le plan d'urgence du Conseil fédéral en cas de pénurie d'électricité est en consultation jusqu'au 12 décembre prochain.
Fabrice Gaudiano/oang