Né le 7 août 1967, Albert Rösti est le cadet d’une famille de paysans de montagne de l’Oberland bernois. Il a grandi à Kandersteg, fief de l’ancien conseiller fédéral UDC Adolf Ogi, avant d’entamer des études à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Il y décroche un diplôme d’ingénieur agronome, puis un doctorat quelques années plus tard. Il est également titulaire d’un Master of Business Administration (MBA) délivré par l'Université de Rochester, aux Etats-Unis.
Marié et père de deux enfants majeurs, Albert Rösti a travaillé pendant plusieurs années au sein de l'administration cantonale bernoise, gravissant rapidement les échelons jusqu’à devenir secrétaire général de la Direction de l’économie publique, de 2003 à 2006. Il prend ensuite la direction de la Fédération des producteurs suisses de lait, une organisation qu'il quitte en 2013 en raison de divergences de vues. Il se réoriente alors professionnellement et lance un bureau de conseils.
Ancien président de l'UDC
La première élection d’Albert Rösti date de 2008, dans sa commune d'Uetendorf (BE), dont il occupe aujourd’hui encore la présidence. Après un échec dans la course au gouvernement bernois, il accède au Conseil national en 2011. Responsable de la campagne triomphale de son parti en 2015, il est nommé à la tête de l’UDC dans la foulée. Sur le plan personnel, il a toutefois échoué la même année à accéder au Conseil des Etats, finissant derrière les deux candidats sortants.
Quatre ans plus tard, il est réélu pour un troisième mandat fédéral avec le meilleur résultat parmi tous les membres bernois du Conseil national. Mais l’UDC réalise un résultat en deçà des attentes (12 sièges de moins au Conseil national) lors des élections fédérales de 2019 et, quelques mois plus tard, le Bernois cède les rênes du parti au Tessinois Marco Chiesa.
"Modéré dans le ton, mais dur sur le fond"
A la Chambre du peuple, Albert Rösti s'est fait un nom dans le domaine de l'énergie et de la santé. "C’est l’archétype du Bernois. Il est très rond, jovial. C’est un homme de compromis", commente Philippe Nantermod (PLR) à Swissinfo. Il est aussi décrit comme "modéré dans le ton, mais dur sur le fond". Il est ainsi fermement opposé à un rapprochement de la Suisse avec l’Union européenne, défend une vision rigoureuse de la neutralité helvétique, ainsi qu’une politique d’asile plus restrictive.
"J'ai suffisamment prouvé que malgré cette nature - que je considère comme une force -, je ne m'écarte pas de la ligne de l'UDC. Je ne compte pas non plus le faire à l'avenir", a-t-il ainsi déclaré au Blick.
Lorsqu'Albert Rösti a annoncé sa candidature au Conseil fédéral en octobre, son compagnon de route de longue date et ancien conseiller national bernois Hansruedi Wandfluh a parlé d'une "personnalité accessible, se battant de manière vive, mais qui reste décente".
De nombreux liens d'intérêts
Albert Rösti a toutefois une réputation de lobbyiste. Sur le site du Parlement, le conseiller national de 55 ans déclare 16 mandats dans des entreprises, des fédérations, des groupes de pression et des associations. Treize d'entre eux sont rémunérés, les trois autres étant bénévoles. Cette hyperactivité lui vaut des critiques jusque dans ses propres rangs. L'hebdomadaire de la droite conservatrice Weltwoche l’a récemment épinglé sur le sujet, estimant qu’il était "le prototype du chasseur de primes, qui mange à tous les râteliers".
Il a notamment présidé la faîtière des négociants en carburants, Swissoil, de 2015 à 2022 et s'est aussi retiré cette année de la tête de l’Action pour une politique énergétique raisonnable, lobby du nucléaire.
Il est actuellement président de l'Association suisse pour l'aménagement des eaux (active dans le domaine de la force hydraulique et de la protection contre les crues), mais aussi de l'association Auto-Suisse, les importateurs officiels d’automobiles. Le Bernois a assuré qu'il se démettrait de tous ses mandats en cas d'élection au Conseil fédéral.
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Albert Rösti dispose globalement d'un excellent réseau, en partie grâce à son "Büro Dr. Rösti Sàrl". Il conseille des représentants économiques et des politiciens, principalement dans les domaines de l'énergie, de l'aménagement du territoire, de l'environnement et de l'économie agricole.
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