Les fondues véganes, bonnes alternatives aux fondues classiques?

En Suisse, trois grands distributeurs proposent actuellement des alternatives végétales à la fondue au fromage. Une nouveauté chez Migros et Lidl, lancée pour la première fois en 2022. Coop proposait deux sortes de fondue végane en 2021 et vient d'en ajouter une troisième. Quant à Denner, l'enseigne a supprimé son offre de fondue végane en 2022.

Le fromage remplacé par des noix de cajou, des amandes ou du chou-fleur

Les fondues véganes testées se déclinent en trois sortes. L'une est à base de noix de cajou bio provenant du Vietnam, vendue chez Coop et Migros. La seconde, vendue chez Coop, combine noix de cajou bio du Burkina Faso et amandes bio d'Espagne. La troisième, vendue chez Lidl et Coop, est à base de chou-fleur suisse.

Concernant leur prix, ces alternatives végétales coûtent entre 12 et 13 francs pour 500 grammes. C'est légèrement plus cher qu'un paquet de 500 grammes de fondue au fromage prête à l'emploi de type Gerber, qui coûte environ 10 francs.

Des additifs potentiellement problématiques

Interrogée par On en parle, Séverine Chédel, diététicienne à Espace nutrition à Neuchâtel, a analysé les différentes fondues véganes. "Il y a entre deux et cinq additifs dans chaque produit, ce qui n'est pas le cas lorsqu'on prépare une fondue classique chez soi. Cela peut devenir problématique pour la santé si l'on consomme ces produits transformés tous les jours, sur le long terme."

>> À consulter: le tableau complet de l'analyse des fondues véganes d'On en parle :

Séverine Chédel trouve qu'il n'est pas évident de comparer la valeur nutritionnelle de la fondue au fromage avec celle de ses alternatives. Par exemple, si l'on cherche une fondue peu grasse et peu calorique, celle au chou-fleur est la meilleure option. En revanche, le calcium et les protéines du fromage sont absents.

Quant aux fondues aux noix de cajou, "les deux contiennent de la graisse de coco. Cette graisse n'est pas forcément de bonne qualité, c'est aussi une graisse saturée qui n'est pas moins néfaste que celle contenue dans le fromage. L'une des deux fondues à base de cajou contient plus de graisses et d'acides gras saturés que la fondue traditionnelle, tandis que l'autre en contient un petit peu moins", précise la diététicienne qui ajoute que la fondue, végétale ou classique, reste un mets à consommer avec modération.

La réponse des fabricants

Contactés par On en parle à propos des additifs, tous les producteurs affirment en utiliser très peu. Selon eux, ces additifs sont sûrs et respectent les normes. Les fabricants de la fondue au chou-fleur indiquent vouloir minimiser leur utilisation et rappellent que la sécurité alimentaire reste leur priorité.

Pour ce qui est des matières grasses, les producteurs de la fondue à base de noix de cajou reconnaissent que l'huile de coco est riche en graisses saturées. Ils soulignent cependant qu'elle ne contient pas de cholestérol ni de lactose, ce qui la rendrait plus digeste qu'une fondue à base de lait de vache. De plus, bien que cela soit débattu scientifiquement, elle pourrait posséder des propriétés bénéfiques pour la santé.

Sur le plan écologique, la fondue végane l'emporte

Si la fondue au chou-fleur contient des légumes suisses, les fondues aux noix de cajou bio importent leurs noix du Vietnam et du Burkina Faso. Lindsay Lessard, experte en écobilan au bureau de conseil Quantis, avoue ne pas bien connaître les fromages à base de noix de cajou ou de chou-fleur. Elle s'appuie sur l'exemple des fromages à base de noix de coco: "Les études sont claires, le fromage à base de noix de coco obtient un meilleur écobilan que celui à base de lait. De manière générale, les produits à base de lait de vache ont plus d'impact écologique que leurs alternatives végétales car les vaches produisent beaucoup de méthane. Il y a aussi la gestion du fumier, la production des aliments, etc."

Même si les noix de cajou viennent de l'étranger, si elles sont transportées par bateau et camion, leur bilan carbone est meilleur que la production de fromage local.

Sujet radio: Nastasia Jeanneret et Isabelle Fiaux

Adaptation web: Myriam Semaani