La guerre du froid en Ukraine, la "mode sous stéroïdes" de Shein, 174 ans de conseillers fédéraux
REPORTAGE - Lutte contre le froid et exode massif en Ukraine
La neige et le verglas sont arrivés à Borodianka, une petite ville proche de Kiev, devenue symbole de la résistance ukrainienne aux bombardements russes. Sur place, la RTS a pu voir comment la population s'organise face au froid et aux coupures d'électricité. La température est tombée à moins 7 degrés, et ce n'est que le début.
Car Borodianka, comme toute l'Ukraine, subit les conséquences de plusieurs mois d'attaques systématiques contre les installations énergétiques. Les autorités y ont installé ce qu'elles appellent des "points d'invincibilité", soit de grandes tentes équipées d'un poêle à bois où il est possible de trouver chaleur, électricité et internet.
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A l'est de l'Ukraine, Kherson continue de vivre sous les bombardements russes. Après huit mois d'occupation, les habitants pensaient connaître un peu de répit. Mais depuis la libération de la ville, de nombreuses personnes ont été tuées dans des frappes aériennes. Un véritable exode de la population a débuté, dans l'espoir d'une vie sauve, ont constaté les envoyés spéciaux de la RTS.
INTERVIEW - Adolf Ogi derrière le nouveau conseiller fédéral Albert Rösti
Fraîchement élu au Conseil fédéral, le Bernois Albert Rösti a été choisi jeudi pour reprendre la tête du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Le représentant de l'UDC suit ainsi les traces de l'autre conseiller fédéral originaire de la même commune de Kandersteg, dans l'Oberland bernois: Adolf Ogi, élu il y a tout juste 35 ans au gouvernement et qui était passé lui aussi par le DETEC.
Les deux hommes se connaissent bien, évidemment, et se téléphonent régulièrement. Adolf Ogi a même écrit une petite lettre à Albert Rösti après son élection. "J'ai voulu lui rappeler d'où il vient (…) et je voulais aussi lui rappeler qu'il est un parmi sept. Il faut gouverner ensemble, il faut avoir l'esprit d'équipe, il faut être comme un hôtelier", a-t-il déclaré dans La Matinale.
Le portefeuille du DETEC en mains du nouvel élu UDC fâche la gauche, qui désigne Albert Rösti comme l'homme des lobbies. "Il faut quand même qu'il vive", a réagi Adolf Ogi. Et de botter rapidement en touche: "Il faut maintenant passer aux actes. Albert Rösti devra montrer qu'il est capable. Il a un département difficile où on peut faire le bien pour le pays. Il faut vouloir gouverner et pas administrer notre pays", a ajouté l'ex-conseiller fédéral.
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SOUS LA LOUPE - L'ogre de la mode Shein
Shein, label chinois de mode éphémère vendu exclusivement en ligne, s'est taillé la part du lion dans le secteur textile. Officiellement créée en 2012, la marque atteignait une valeur de 100 milliards de dollars au printemps dernier, soit plus que H&M et Zara réunis. Elle n'est active sur le marché suisse que depuis le mois d'août 2021 mais elle est déjà très prisée des jeunes consommateurs, y compris en Suisse romande. Si elle ne dévoile pas les chiffres de ses ventes, la société indique que "la Suisse est assurément un marché important" pour elle.
Elle s'inspire largement, voire copie, des modèles de ses concurrents, vendus à prix cassés. Levi's, Ralph Lauren ou Dr Martens ont déjà attaqué la marque en justice pour plagiat. Mais au-delà des questions de propriété intellectuelle se pose la question du niveau de prix pratiqué par Shein.
Au sud-est de la Chine, dans la ville de Canton où de très nombreux petits ateliers travaillent pour la marque, plusieurs témoignages font état de semaines de travail de 75 heures, pour des salaires horaires inférieurs à l'équivalent de 4 francs. "Shein c'est un peu la mode éphémère sous stéroïde. Ils ont pris les méthodes de la fast fashion, comme Zara ou H&M, et ils les ont poussées à l'extrême", observe dans l'émission A bon entendeur Géraldine Viret, responsable médias de l'ONG Public Eye.
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ENTRETIEN - Stephan Eicher, un "passeur" entre les cultures
Depuis plus de quatre décennies, Stephan Eicher a marqué la scène suisse et francophone. Grand prix suisse de musique 2021, le chanteur revient aujourd'hui avec un album poétique, "Ode". L'un de ses titres, "Autour de ton cou", a été écrit en pleine pandémie. Cette période a durement touché le musicien. En l'espace de six semaines, il a perdu ses deux parents. Il lui a été impossible de prendre son père dans ses bras, sur son lit de mort.
L'artiste suisse allemand séduit son public depuis quatre décennies. Polyglotte, il chante dans sa langue, dans celle de Shakeaspeare et surtout dans celle de Molière. Le français, il l'a très vite épousé. C'est avec le titre "Combien de temps" qu'il a explosé en Suisse romande avant d'enchaîner avec "Déjeuner en paix".
Stephan Eicher se voit comme un passeur entre les cultures. Il a réussi à faire connaître aux Romands le Georges Brassens alémanique, Mani Matter, un "troubadour" bernois mort il y a 50 ans. "Je n'ai pas cherché le rôle de passeur, mais j'en suis fier." Combler le fossé entre les différentes régions linguistiques de Suisse est pour lui une de ses réussites: "Si quelque chose devait rester de mon travail, le fait d'avoir grignoté un peu ce Röstigraben, cela serait pas mal."
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DATA - Rétrospective de l'histoire du Conseil fédéral
Le Parlement a élu mercredi Elisabeth Baume-Schneider et Albert Rösti pour remplacer Simonetta Sommaruga et Ueli Maurer au Conseil fédéral. La socialiste jurassienne a été élue au 3e tour par 123 voix sur 245 bulletins valables, et est devenue la dixième femme du gouvernement suisse. L'UDC bernois Albert Rösti est lui passé dès le premier avec 131 voix. Les Latins obtiennent ainsi la majorité à l'exécutif.
En 1866 et 1883, les sept membres du gouvernement suisse partagent un point commun: ils portent tous la moustache (voir l'infographie ci-dessous). En effet, depuis le premier Conseil fédéral en 1848, le collège est composé exclusivement d'hommes - et cela durera pendant près d'un siècle et demi. Il ne compte que des radicaux - jusqu'en 1891 -, mais est déjà sensible aux questions linguistiques.
A chaque élection, la question de la langue est déterminante. Une rotation subtile opère entre les régions. Les francophones, qui représentent 23% de la population, ont cumulé 116'000 jours au gouvernement, soit 26% du total. Côté alémanique, l'occupation des sièges est de 66% pour 63% de la population germanophone. Le Tessin demeure légèrement sous-représenté, avec 7% de jours à l'exécutif alors que le pays compte 8% d'italophones. Les 0,5% de Romanches ont aussi eu droit à leur quota, grâce à Felix Calonder en 1913.
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RTSinfo