Alors que le Covid n'a pas dit son dernier mot, les tests ne seront plus gratuits

Actuellement, la baisse du nombre de tests Covid est significative. "Au plus haut de la pandémie, sur l’ensemble du territoire suisse, 700'000 tests ont été effectués en une semaine", explique Patrick Kisfaludy, le directeur du développement des affaires des laboratoires médicaux Unilabs. "Là, on est à 70'000 tests. Et Unilabs suit la courbe nationale, nos tests ont donc diminué en moyenne de dix fois."

Cette décroissance est peut-être une des raisons qui ont poussé le Conseil national à voter jeudi pour l’arrêt du remboursement des tests par la Confédération pour les personnes symptomatiques.

"A partir du moment où les tests sont complètement à la charge du patient, voire de l’assurance, cela va réfréner certaines personnes de vouloir se faire tester, puisqu’elles devront payer. On peut légitimement penser qu’il y aura une seconde baisse de volume à la sortie de l’hiver", estime de son côté Patrick Kisfaludy.

Regain épidémique

Les milieux médicaux craignent cette réduction du dépistage, car le Covid n’a pas disparu. "Le virus circule beaucoup, il est même un peu en augmentation", observe Manuel Schibler, responsable du laboratoire de virologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). "La quantité de virus analysée dans les eaux usées, dans les égouts, nous permet de dire cela. C’est le meilleur indicateur qu’on a actuellement."

Depuis un mois, les HUG comptent 50% de patients Covid en plus. Trois malades se trouvent aux soins intensifs. Les cas sont globalement moins graves grâce à l’immunité généralisée.

"Est-ce que cela va monter et, si oui, à quel niveau? En parallèle, on sait que la grippe arrive maintenant et est en train de monter. Ces prochaines semaines, elle va malheureusement apporter une charge supplémentaire sur le système hospitalier", avertit Manuel Schibler.

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Grippe et compagnie

Et il n'y a pas que le coronavirus et le virus de la grippe qui rôdent: il faut aussi se méfier du VRS, qui cause la bronchiolite chez les enfants. Sur le plateau du 19h30, Claude-François Robert, le médecin cantonal neuchâtelois, se dit "préoccupé" par ce trio viral.

"A Neuchâtel, on a chaque jour trois à quatre seniors de plus de 75 ans qui sont hospitalisés. Cela devient intolérable pour les urgences et les services hospitaliers", illustre-t-il. Il encourage donc au port du masque et au lavage des mains, des gestes qui "marchent pour ces trois virus", ainsi qu'à la vaccination.

Quid des tests contre le Covid? "Ils ne sont plus utiles dans une perspective de santé publique pour freiner l'épidémie, isoler des gens. On a abandonné cela en avril", déclare-t-il. Se faire tester relève désormais du choix individuel. La proximité avec des personnes vulnérables requiert ainsi de découvrir si l'on est positif ou non en cas d'état maladif. "Si vous êtes proche aidant de votre maman qui a 90 ans, c'est important de le savoir", souligne Claude-François Robert.

>> L'interview complète de Claude-François Robert dans le 19h30 :

Sujet TV: Gilles de Diesbach

Propos recueillis par Pierre-Olivier Volet

Adaptation web: ami