Des décorations et des guirlandes lumineuses par milliers: depuis 20 ans, la station d'essence de Jean-Marie Chassot dans le village fribourgeois de Prez-vers-Noréaz scintillait dès le début de la période de l’Avent.
Mais cette année, pas l’ombre d’une lumière. Le propriétaire, passionné de décorations de Noël, a dû tirer la prise. "Cette année, tout ça va rester à l'intérieur", indique Jean-Marie Chassot mardi dans le 19h30, en désignant le local où sont rangées ses nombreuses décorations lumineuses.
Pour cause d'économies d’énergie, les autorités communales ont recommandé à leurs citoyens de baisser leur consommation. Mais trier et piocher dans ses 150 pièces de décoration était impossible pour Jean-Marie Chassot. "On m’a demandé de réduire la voilure, mais moi cela ne me convient pas: c’est tout ou rien."
Limitations dans le secteur public
En ville de Fribourg, les décorations lumineuses sont carrément restées dans le placard en cette fin d'année. La commune avait annoncé dès fin septembre aux commerçants qu'elle ne financerait pas le montage et les frais de consommation des guirlandes et autres étoiles lumineuses.
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Les marchés de Noël de Suisse romande ont eux aussi décidé de contribuer à l'effort d'économie, en limitant les animations ou en exigeant un remplissage minimum, en éteignant les décorations lumineuses la nuit ou en interdisant les chauffages d'appoint pour les commerçants.
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Dans certains halls d’immeubles, souvent à l’abri des regards, on trouve néanmoins encore quelques guirlandes. Mais cet hiver, elles seront plus rares. L'entreprise genevoise Sapin et Décoration a ainsi constaté une baisse de 30% des locations de ses installations lumineuses.
"Toute la part de clientèle privée dont on installait les guirlandes dans les arbres, dans les grands sujets de leurs jardins, nous ont clairement dit que cette année ce n'était pas une très bonne idée que nous intervenions", explique le directeur Didier Joly-Pottuz.
Ventes en baisse
Les économies d’énergie se ressentent aussi dans les rayons des grands distributeurs. Contactés par la RTS, plusieurs magasins avouent que les ventes sont en baisse, même s'il est encore trop tôt pour tirer un bilan. La honte d’acheter des guirlandes lumineuses est bien là. Des clients renoncent à ces décorations, même si elles sont en LED et peu gourmandes en énergie, par peur du regard des voisins.
En revanche, la guirlande solaire connaît un fort engouement. Une énergie sur laquelle Jean-Marie Chassot veut miser pour l’hiver prochain. "L’année prochaine, je vais faire la totale: j'installerai des panneaux solaires et là je pourrai mettre mes lumières de Noël à ma façon."
Trouver des alternatives pour garder l’esprit de Noël, une évidence pour Jean-Marie Chassot, et sans doute aussi pour de nombreux Romands et Romandes.
Gianluca Agosta/kkub