Modifié

Le Parlement veut un comparateur national des prix du carburant

Essence: vers un comparateur étatique pour faire baisser les prix
Essence: vers un comparateur étatique pour faire baisser les prix / 19h30 / 2 min. / le 15 décembre 2022
La Suisse devrait se doter d'un calculateur en ligne répertoriant les prix du carburant dans les stations-service. Le National a soutenu mercredi une motion, par 92 voix contre 91 et 8 abstentions, pour lutter contre la hausse des prix. Il réclame aussi une enquête sur les marges des fournisseurs.

Afin de faire jouer la concurrence entre les stations-service et de maintenir les prix de l'essence au-dessous des prix actuels, une plateforme numérique sur les prix du carburant est une solution efficace, a expliqué Sophie Michaud Gigon (Vert-e-s/VD) au nom de la commission.

L'Autriche en a fait l'expérience depuis plusieurs années, avec succès. Le ministère de l'économie a mis en service en 2011 un site internet permettant de trouver les stations-service et de recharge les moins chères pour une localisation donnée.

Ce système a eu pour conséquence une baisse de 20% des prix à la pompe dans le pays, affirme le conseiller national Marco Romano (Le Centre/TI), jeudi dans le 19h30.

Une plateforme du TCS déjà disponible

En Suisse, deux textes du Centre similaires au cas autrichien sont pendants au Parlement. Le Touring Club Suisse a aussi mis sur pied un outil semblable, salué par Monsieur Prix.

Mais selon Stefan Meierhans, cela ne suffira pas à faire baisser les coûts de l'essence. "Ces applications ne fonctionnent que si elles sont mises à jour régulièrement. Or, cela n'est pas garanti, car elles reposent sur la participation volontaire des automobilistes", souligne-t-il au micro de la RTS.

>> Lire aussi : Le TCS lance un comparateur des prix de l'essence en Suisse

L'UDC et d'autres députés du PLR et du Centre ne voulaient pas d'une solution étatique. Cela va coûter de l'argent au contribuable, alors que des solutions privées efficaces existent au service de la population, a déploré en vain Thomas Aeschi (UDC/ZG). La branche estime elle aussi qu'un comparateur étatisé serait coûteux et peu efficace. Selon les fournisseurs, la concurrence fonctionne déjà suffisamment.

Le Conseil des Etats devra toutefois donner son feu vert au projet.

Examen des marges des fournisseurs

Dans la foulée, le National a soutenu, par 106 voix contre 81, une motion de commission réclamant une enquête sur de possibles problèmes de concurrence sur les marchés de l'énergie, notamment des énergies fossiles (gaz/pétrole) et de leurs dérivés. Le Surveillant des prix sera également impliqué dans les travaux.

La Commission de la concurrence (Comco) serait chargée de l'enquête. L'Allemagne, l'Autriche ou la Grande-Bretagne ont déjà lancé des investigations similaires.

Cette motion vise à exercer une certaine pression afin que le sujet des marges des fournisseurs d'essence et de gaz soit examiné à la lumière des faits et de la hausse des prix finaux, a dit Sophie Michaud Gigon. Là aussi, la Chambre des cantons devra se prononcer.

ats/jmh/iar

Publié Modifié