Le Conseil fédéral a décidé vendredi d'un engagement subsidiaire de l'armée jusqu'à la fin mars 2023 au plus tard. La Suisse est en effet confrontée à un fort afflux de requérants d'asile et de personnes en provenance d'Ukraine. Le SEM estime avoir besoin à moyen terme de 3000 lits supplémentaires.
A Fribourg et Bure notamment
Dans ce contexte, l'armée va fournir quelque 2100 places d'hébergement en déplaçant des écoles de recrues, des écoles de cadres et des cours de répétition. Cette capacité pourrait passer à environ 2700 places si des mesures appropriées de densification sont mises en place.
Les premières places seront mises à disposition "prochainement" sur la place d'armes de Fribourg puis, à partir du début 2023, à Bure (JU) et Dübendorf (ZH). Dans un deuxième temps, des requérants d'asile pourront être accueillis à partir de février sur les places d'armes de Thoune et St. Luzisteig (GR). Les cours d'instruction militaire se poursuivront sans entraves, précise le Conseil fédéral.
Jusqu'à 500 militaires
Un maximum de 500 militaires seront aussi à disposition du SEM pour assurer l'aménagement et l'exploitation des infrastructures militaires, ainsi que le transport des personnes. Ils s'ajoutent aux 140 civilistes déjà mobilisables pour aider à l'encadrement.
Ces prestations seront fournies par des militaires en service long ou des formations en service ordinaire. Le Conseil fédéral précise que le personnel militaire n'effectuera pas de tâches ayant trait à la sécurité. Seuls les cantons peuvent faire appel à la protection civile.
Le Conseil fédéral a en outre autorisé le SEM à acquérir directement sur le marché, de gré à gré, les biens et services nécessaires pour garantir l'aménagement et la disponibilité opérationnelle des logements supplémentaires. Il s'agit notamment du matériel (literie, armoires, installations de chauffage supplémentaires), ainsi que des services de base dans les domaines de la restauration, de la santé, de l'hygiène, de l'habillement, etc.
Centres fédéraux engorgés
Les centres fédéraux pour requérants d'asile se sont retrouvés engorgés cet automne, bien que le SEM ait fait passer le nombre de places d'hébergement dans les structures fédérales de 5000 à plus de 9000. Ils ne disposaient quasiment plus de lits libres. En conséquence, le SEM a dû attribuer provisoirement une partie des requérants d'asile aux cantons.
En cause, un grand nombre de demandes d'asile: le SEM a enregistré 3208 nouvelles requêtes en octobre, valeur mensuelle la plus élevée depuis début 2016. Il faut s'attendre à un chiffre comparable pour novembre. En parallèle, 2600 à 3000 personnes en provenance d'Ukraine par mois déposent une demande d'octroi du statut S.
Au total, d'ici la fin de l'année, le nombre de personnes en provenance d'Ukraine devrait atteindre 75'000 et celui des requérants 24'000, selon le Conseil fédéral.
ats/lan