Le document fait le point à l'été 2022, faisant suite aux rapports de l'automne 2020 et du printemps 2021. Les 1299 entreprises interrogées sont actives dans des branches affectées par l'interdiction de travail due à la pandémie, de manière directe (en tant que locataires de locaux commerciaux) ou indirecte (en tant que bailleresses de surfaces commerciales).
Avant la pandémie, environ 8% des entreprises avaient des difficultés à payer leur loyer. Un pourcentage qui est monté à 38% pendant la crise, pour redescendre à 14% cet été. Quatre entreprises locataires sur cinq (81%) n'ont "pas" ou "plutôt pas" de difficulté à acquitter leur loyer commercial, ce que confirment les entreprises bailleresses.
Beaucoup d’entreprises arborent une attitude optimiste, selon le rapport: 58% d’entre elles jugent leur situation plutôt bonne, et 11% l’estiment même "très bonne". A l'inverse, un cinquième des entreprises la considèrent comme "plutôt mauvaise". Les entreprises bailleresses ont moins ressenti les effets de la crise que celles locataires.
Encore des difficultés
Ces résultats positifs ne signifient pas pour autant la fin des difficultés. Presque deux tiers des locataires (64%) craignent que la situation ne se détériore à nouveau durant l'hiver. Seuls 13% pensent que la crise est tout à fait terminée. En outre, lorsqu'elles comparent leur situation actuelle avec celle d'avant la pandémie, les entreprises qui considèrent qu’elle a empiré sont plus nombreuses que celles qui déclarent avoir vu une amélioration.
Près de la moitié des entreprises (43%) a vu son chiffre d'affaires reculer par rapport à 2019, tandis qu'un quart n'a pas constaté de changement et un autre quart a relevé une augmentation. Un quart des entreprises, en particulier dans la restauration et le commerce de détail, ont dû contracter des dettes supplémentaires en raison de la pandémie. Les entreprises de moins de 10 employés souffrent plus d'une baisse du chiffre d'affaires que les plus grandes.
>> Lire aussi : Les faillites sont en augmentation en Suisse après la pandémie
Toutefois, le rapport évoque un "certain effet de rattrapage": cette fragilité financière relative d'une partie des entreprises peut aussi être la contrepartie au fait qu'au plus fort de la pandémie, elles ont été bien moins nombreuses à faire faillite que les années précédentes.
De manière générale, bien que les mesures de lutte contre le Covid-19 n'étaient plus en vigueur au moment de l'enquête, 46% des entreprises interrogées estimaient être encore impactées, à des degrés différents, par la crise, tandis que 52% ont déclaré ne plus être touchées.
Mesures étatiques et ententes directes
Ce dernier rapport tire aussi un bilan général. Les mesures de soutien ont été bienvenues: pour 62% des locataires ayant reçu une aide de l'Etat sous une forme ou une autre, leur situation durant la crise s'est "plutôt" ou "considérablement" améliorée grâce à ce soutien. Les locataires ont eu le plus recours aux indemnités en cas de réduction de l'horaire de travail (RHT), aux allocations pour perte de gain et aux crédits transitoires.
Lorsque les locataires et les bailleurs se sont efforcés de trouver une solution directement entre eux, ils ont le plus souvent trouvé des ententes. Cependant, dans deux cas sur cinq, il n'y a pas eu de discussion.
Les arrangements trouvés ont porté sur des montants relativement faibles. Pour les deux tiers des entreprises qui sont parvenues à un accord, celui-ci a été de l'ordre de deux mois de loyer maximum au cours des plus de deux années qui se sont écoulées depuis le début de la pandémie.
Par ailleurs, celle-ci laisse des traces durables sur le marché des baux commerciaux, conclut le rapport. Un bon tiers des entreprises ne négocient plus leur bail de la même manière, en particulier en ce qui concerne le prix, la durée du bail et le délai de congé.
>> Lire aussi : A cause de la hausse des prix, certains baux commerciaux prennent l'ascenseur
ats/miro