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Alain Berset: "Je peux à nouveau me déplacer seul. Ce qui fait beaucoup de bien"

Alain Berset est l'invité du 19:30 à quelques jours de son année de présidence
Alain Berset est l'invité du 19:30 à quelques jours de son année de présidence / 19h30 / 5 min. / le 21 décembre 2022
"Je ne devrais pas le dire: je peux à nouveau me déplacer seul. Ce qui fait beaucoup de bien", déclare Alain Berset, qui présidera la Confédération helvétique pour la deuxième fois en 2023, mercredi dans le 19h30 de la RTS.

La dernière fois qu'Alain Berset a présidé la Suisse, c'était en 2018. Depuis, la Suisse "a clairement changé", déclare-t-il à la RTS. En effet, la pandémie de Covid-19 n'avait pas encore frappé le monde et une guerre ouverte ne faisait pas rage sur le continent européen, entraînant une crise énergétique. "Il y a beaucoup d'insécurité, de choses qui ne sont pas très claires", reconnaît le Fribourgeois. Il observe que le climat s'est "durci". "Notre rôle est de le redétendre."

>> Tour d'horizon des défis qui attendent l'année de présidence d'Alain Berset :

Plusieurs défis attendent Alain Berset pendant son année de présidence, à commencer par assurer la cohésion du gouvernement
Plusieurs défis attendent Alain Berset pendant son année de présidence, à commencer par assurer la cohésion du gouvernement / 19h30 / 2 min. / le 21 décembre 2022

Dans son discours d'adieu, Simonetta Sommaruga expliquait que le "mythe" des conseillers fédéraux qui prennent le bus tout seul n'existe plus vraiment. "On n'en est pas là!", dit Alain Berset. "Je ne devrais pas le dire: je peux à nouveau me déplacer seul. Ce qui fait beaucoup de bien."

Envie de rester au Conseil fédéral

Devant les caméras de la RTS, Alain Berset a renouvelé son envie de rester au gouvernement, malgré l'élection de la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, portant à quatre le nombre de Latins au Conseil fédéral. "On verra ce qui va se passer", glisse-t-il, en souriant.

Dans les domaines qui m'occupent - la santé et les assurances sociales - une certaine expérience est vraiment un atout pour représenter au mieux les intérêts de la population

Alain Berset, futur président de la Confédération

Et il rappelle que malgré ses onze ans passés au Conseil fédéral, il reste, "et de loin", le plus jeune au sein du Conseil fédéral. "Dans les domaines qui m'occupent - la santé et les assurances sociales - une certaine expérience est vraiment un atout pour représenter au mieux les intérêts de la population."

Il concède que les discussions "ne ressembleront pas forcément à celles des derniers mois". "Le système suisse veut que les débats se font au sein des institutions, du Conseil fédéral. (...) A la fin, la collégialité l'emporte, les décisions sont prises", affirme-t-il.

L'Europe, une question "très importante"

L'année présidentielle d'Alain Berset s'annonce chargée. Car la Suisse présidera le Conseil de sécurité de l'ONU en mai prochain, puis en octobre 2024 - il devrait se déplacer en mai à New York - et la question des relations entre la Suisse et l'Europe est toujours en suspens. "Ce serait une illusion de penser que le président de la Confédération a un rôle spécifique à jouer dans le dossier européen", estime Alain Berset.

Avant d'ajouter: "Il s'agit d'un dossier très important pour le Conseil fédéral qui est géré par l'ensemble du Conseil fédéral, toujours sur des propositions du ministre des Affaires étrangères. (...) Pour l'instant, les choses évoluent bien. Nous espérons que nous aurons des avancées."

On ne peut pas imaginer progresser, dans une question aussi centrale que la question européenne, sans avoir le soutien du pays

Alain Berset, futur président de la Confédération

Il considère qu'il est "essentiel" d'effectuer des consultations dans ce dossier. "On ne peut pas imaginer progresser, dans une question aussi centrale que la question européenne, sans avoir le soutien du pays. Parce qu'on est dans une démocratie directe, et qu'il y aura forcément un vote à la fin. C'est du temps bien investi."

Alain Berset défend également la neutralité suisse qui a une "longue histoire" et qui est "stable", malgré les critiques de l'Allemagne et de certains parlementaires. "Neutralité ne signifie pas indifférence", souligne-t-il en référence à la guerre en Ukraine. "S'il y a un moment dans lequel on ne doit pas changer les règles du jeu, c'est au milieu d'une crise."

>> Voir son interview intégrale:

Propos recueillis par Philippe Revaz/vajo

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