Indispensables aux milieux culturels, les bénévoles sont souvent victimes de harcèlement
Les bénévoles ont beau être indispensables au bon fonctionnement de nombreux événements culturels et sportifs, ils sont parfois malmenés, voire harcelés. Devant la multiplication des cas, certains festivals et les salles de concert prennent des mesures.
Le bénévolat est une pratique ancrée dans les habitudes en Suisse, pays qui compte un nombre particulièrement important d'associations. Les trois quarts de la population âgée de 15 ans et plus sont membres d'une association ou d'une organisation d'utilité publique, selon l'étude "Observatoire suisse du bénévolat en 2020". Le niveau d'engagement de la population vivant en Suisse est donc élevé, sous des formes et pour des motifs variés.
Ce grand nombre de bénévoles s'explique en partie par le fait que les associations et les organisations d'utilité publique comptent de très nombreux adhérents.
D'après les chiffres de 2020, les associations culturelles sont l'un des milieux qui compte le plus de bénévoles: 22% de la population est membre d'une association culturelle; 17% s'impliquent activement au sein d'une association (membres actifs); 10% s'engagent bénévolement et 3% occupent une fonction statutaire ou honorifique au sein d'une association.
Aucune protection juridique
"Le milieu de la culture ne peut pas tenir le choc sans bénévoles", confirme Carole Wittmann, directrice de la société Clinique du travail SA. "Et pourtant, ils sont invisibles. On ne les remarque plus." Dans ce contexte, les bénévoles sont directement exposés aux débordements du public, au harcèlement psychologique et sexuel. Et comme ils n'ont pas de statut juridique propre, ils ne sont de facto pas protégés comme des employés qui, eux, bénéficient du Code du travail.
Cette situation, Valentin (prénom d'emprunt) l'a vécue directement. Dans le 19h30, il raconte comment il est devenu, à 23 ans, bénévole pour un grand festival. Une expérience qui s'est transformée en cauchemar après avoir rencontré son chef de service. Ce dernier a commencé par lui faire des compliments, pour ensuite lui envoyer des messages et, finalement, une photo intime.
Ce harcèlement dure plusieurs années avant que le jeune homme ne décide de quitter le festival. Son cas n'est pas unique. Les bénévoles sont particulièrement exposés et exposées aux débordements liés à du harcèlement sexuel sur leur lieu de travail.
Les festivals et salles de spectacle s'organisent
La salle de concert Nouveau Monde à Fribourg est signataire depuis 2018 de la charte Aretha qui permet à toute personne victime d'agression de demander Aretha au bar pour recevoir de l'aide.
Le Paléo Festival de Nyon, de son côté, a mis en place une charte similaire, appelée "Charte Angela", qui est mise en place dès le montage des infrastructures trois semaines avant l'ouverture des portes. En plus de la charte, des personnes ressources sont mises à disposition des bénévoles dans les deux cas.
Camille Lanci/jop
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