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Les hôpitaux pédiatriques souffrent financièrement en raison du système tarifaire

Les cantons demandent au Conseil fédéral un nouveau système tarifaire pour renflouer les pertes des hôpitaux pédiatriques
Les cantons demandent au Conseil fédéral un nouveau système tarifaire pour renflouer les pertes des hôpitaux pédiatriques / 19h30 / 2 min. / le 22 décembre 2022
Les cantons appellent le Conseil fédéral à intervenir en urgence pour aider des hôpitaux pédiatriques en souffrance. Les ministres cantonaux de la santé constatent que ces hôpitaux perdent beaucoup d'argent, en raison d'un système tarifaire dépassé.

Depuis 6 semaines, les cas de bronchiolite, grippe ou encore de Covid explosent et le manque de personnel se fait cruellement sentir. Au sein de l'Hôpital Riviera-Chablais (HRC), les urgences pédiatriques sont débordées.

"C'est une occupation des urgences, mais aussi de l'étage, qui est beaucoup plus importante, avec des séjours qui sont passés de deux jours et demi à sept jours. Nous avons du mal à avoir des roulements au niveau des patients. Depuis six semaines, nous devons avoir des réunions avec tous les hôpitaux de Suisse romande tous les jours, pour faire le point sur les places, pour pouvoir s'échanger les patients. Tout le monde manque de place", explique Manuel Martinez, le médecin-chef des urgences pédiatriques de l'HRC.

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Lourdes pertes financières

Selon Lukas Engelberger, le président des directeurs cantonaux de la santé, les six principaux hôpitaux pédiatriques de Suisse (Genève, Vaud, Bâle, Zurich, Berne et St-Gall) perdent 60 millions de francs chaque année, dans le seul secteur ambulatoire. Les cantons doivent ensuite éponger ces sommes. Les hôpitaux plus petits souffrent, eux, davantage de la fréquentation en constante augmentation des urgences pédiatriques et du manque de pédiatres de premier recours.

"Le système tarifaire Tarmed ne couvre pas intégralement les moyens engagés", explique Lukas Engelberger. "La médecine pédiatrique demande beaucoup d'investissements, il faut passer plus de temps avec les enfants. Il faut plus de temps avec les proches, avec les parents. Et ce tarif ne couvre pas totalement les coûts", souligne-t-il.

Autorités fédérales incitées à l'action

Le conseiller d'Etat de Bâle-Ville incite par conséquent le Conseil fédéral et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) à agir pour soulager les hôpitaux pédiatriques.

L'OFSP indique de son côté que "dans le domaine ambulatoire, selon la loi sur l'assurance maladie obligatoire, il appartient aux partenaires tarifaires de s'entendre pour fixer les tarifs des prestations, qui sont ensuite soumis au Conseil fédéral pour approbation."

Lukas Engelberger plaide pour sa part pour une entrée en vigueur rapide du nouveau système tarifaire: "Le nouveau système tarifaire Tardoc, selon les estimations des experts, n'est pas parfait, il doit être amélioré, mais il permettrait de diviser par deux les déficits importants des hôpitaux pédiatriques", assure-t-il. L'entrée en vigueur du nouveau tarif Tardoc est prévue - dans le meilleur des cas - pour la fin de l'année 2023.

Sujet TV: Chloé Steulet, Daniel Bachmann et Yoan Rithner

Propos recueillis par Philippe Revaz

Adaptation web: ami

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Mauro Poggia: "L'assurance maladie devrait couvrir la réalité des frais"

Interrogé jeudi soir dans le 19h30, le conseiller d'Etat genevois en charge de la Santé Mauro Poggia déclare que les cantons doivent intervenir depuis des années, car la tarification pour le stationnaire et l'ambulatoire ne couvre pas la totalité des frais hospitaliers. "C'est une prestation d'intérêt général qu'assument les cantons, ce qui n'est pas juste, puisque l'assurance maladie devrait couvrir la réalité des frais. Or, on se rend compte que cet écart se creuse chaque année", regrette-t-il.

Le magistrat déplore également une faible marge de manœuvre des autorités cantonales, ainsi que le fonctionnement du système de santé. "Il n'y a pas de déficit de cette assurance sociale (de l'assurance maladie, ndlr). Lorsqu'il manque de l'argent, on augmente les primes. Les parlementaires fédéraux n'ont pas le souci - qu'ils ont dans d'autres assurances sociales - de trouver l'argent pour équilibrer les choses. Ils font un transfert des charges de l'assurance maladie vers les cantons pour faire en sorte que les primes augmentent le moins possible. Mais on n'agit pas réellement sur les coûts. C'est là qu'il faut agir", affirme Mauro Poggia.

>> Voir l'intégralité de l'interview de Mauro Poggia :

Détresse des hôpitaux: les explications de Mauro Poggia
Détresse des hôpitaux: les explications de Mauro Poggia / 19h30 / 2 min. / le 22 décembre 2022