Il y a 25 ans, les écoles d'agriculture étaient au creux de la vague. Le nombre de jeunes inscrits n'atteignait que la moitié du chiffre actuel.
Mais en 2007, la loi change. Dès cette année-là, pour pouvoir bénéficier des paiements directs, les jeunes qui veulent reprendre une exploitation doivent suivre une formation. Conséquence, les chiffres des inscriptions dans les écoles augmentent régulièrement, de 2-3% par année.
Des jeunes non issus du monde agricole
Désormais, les jeunes ne venant pas d'un milieu agricole représentent 20% des élèves. La proportion grimpe à 50% dans les filières bio. Mais si les écoles d'agriculture sont pleines comme jamais, le nombre d'exploitations en Suisse continue lui de baisser. Environ un millier de fermes disparaissent chaque année. Depuis 1980, plus de la moitié ne sont d'ailleurs plus en activité.
Alors qu'est-ce qui pousse ces jeunes à se lancer malgré toutes les difficultés du métier? Quel est leur moteur, quels sont leurs projets, leurs rêves? Et comment les concilier avec la réalité du terrain? Laura et David témoignent.
LAURA - SOULCE (JU)
Laura, trentenaire, vient de Genève, mais c'est à Soulce, dans le Jura, qu'elle a décidé avec une dizaine de jeunes de reprendre une vieille ferme, au sein d'un collectif.
Dans cette communauté, chacun a sa spécialité. Pour Laura, c'est les moutons.
Le jardin communautaire est au centre du projet. Il permet de se centrer sur une consommation locale: on vit, le plus possible, de ses terres et de ses bras. Et on donne, on partage, sans compter ni l'argent ni les heures.
L'été, les moutons de Laura profitent de passer un maximum de temps à l'extérieur. C'est aussi le moment, pour les jeunes, de s'occuper du bois.
Et après une année à gérer l'exploitation, c'est l'heure du bilan et des perspectives d'avenir pour Laura et son collectif.
DAVID - MOUDON (VD)
David, 31 ans, a épousé Maya, une fille de paysan dans la région de Moudon. Mais c'est son beau-frère qui reprendra l'exploitation de son père, la ferme de Chalabruz à Moudon. Difficile donc pour David de trouver son propre domaine.
Mais bonne nouvelle, au printemps, David déniche la perle rare. Il rachète la ferme Belflori, située à peine à un kilomètre à vol d'oiseau.
Racheter un domaine nécessite toutefois un temps de préparation. Avant de pouvoir y vivre, David et sa famille doivent effectuer quelques travaux de rénovation. Mais la terre n'attend pas, et le jeune couple doit déjà s'en occuper, notamment en faisant les foins sur un terrain pas forcément facile...
Pendant plusieurs mois, ils doivent donc partager leur temps entre la ferme de Chalabruz, où ils habitent encore, et celle de Belfori, qu'ils aménagent et exploitent déjà en partie.
Alors qu'ils espéraient emménager dans leur nouveau domicile début décembre, David, sa femme et ses trois enfants déménageront finalement à Noël. C'est donc l'heure du sprint final.
Une série de Sandra Zimmerli