Si Noël rime avec festivités, la situation est plus délicate pour certains ménages. C'est le cas de la famille dont le 19h30 de la RTS a recueilli le témoignage, et qui préfère rester anonyme par pudeur.
"Chaque centime compte à la fin du mois, même avec les aides, et ça ne permet pas de faire tout ce que l’on voudrait faire", confie le papa. "Notamment pour Noël, on essaie dans le courant de l’année de mettre quelques sous de côté pour essayer d’embellir cette journée", explique-t-il.
"On nous donne et on nous reprend"
Cette famille perçoit des aides financières, mais elles ne sont pas suffisantes. "J’ai été surpris de recevoir de la commune 250 francs pour les fêtes de Noël", souligne encore ce père de famille. "Par contre, derrière, je reçois les impôts. On donne d’une main et on reprend de l’autre".
Et les quelques cadeaux sous le sapin seront tous utiles, car ici le futile n’est pas envisageable. Il faut essayer de faire plaisir, "mais on regarde plus ce dont on a besoin dans le quotidien pour faire des cadeaux que des choses superflues".
Reste que l’essentiel est d’être ensemble: "Il faut toujours garder le sourire dans la vie, et c’est important de fêter ce jour-là", tient à souligner le papa. Pour cette famille romande, et de nombreuses autres, Noël est une parenthèse heureuse avant le retour à un quotidien difficile.
Plus de 720'000 personnes pauvres en Suisse
Mais la pauvreté n'est évidemment pas qu'un problème à Noël. Toute l'année, 722'000 personnes (8,5% de la population suisse) doivent se serrer la ceinture au quotidien.
Etre pauvre, statistiquement, signifie disposer de moins de 2279 francs pour le mois après les dépenses obligatoires comme les cotisations sociales, les impôts, les primes maladie de base. Ce seuil s'élève à 3963 francs pour une famille avec deux enfants.
Le "risque" de pauvreté encore plus élevé
Mais la précarité et le risque de la pauvreté concernent bien plus de monde. "On a cet indicateur qu'on appelle le risque de pauvreté et qui concerne, lui, 15 à 16% de la population, cette fameuse classe moyenne qui est au-dessus du seuil du minimum vital, qui n'a pas droit à un certain nombre d'aides, et qui peine à joindre les deux bouts", a expliqué la directrice de l'Observatoire des précarités à la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne (HETSL) dans le 19h30.
Après la pandémie et dans le contexte actuel de renchérissement généralisé, le phénomène va s'aggraver. Mais, "même en amont de la pandémie, ce taux et ce risque de pauvreté étaient déjà en train de croître", a rappelé Emilie Rosenstein.
Augmentation des inégalités depuis 2014
"A partir de 2014, on a eu une augmentation continue de la pauvreté et des inégalités entre les revenus les plus élevés et les plus faibles", a-t-elle souligné. "A cela est venue s'ajouter la série de crises auxquelles ont fait face".
Dans ce contexte tout particulièrement, "il faut se rappeler que la pauvreté n'existe pas qu'à Noël, elle existe toute l'année", ajoute la directrice de l'Observatoire des précarités. "Et pour lutter contre de manière active, ce sont les politiques qui doivent agir sur différents plans".
oang avec Yoan Rithner et Camille Rivollet
Les David suisses du jouet face au Goliath chinois
Aujourd'hui, deux jouets sur trois vendus en Suisse sont chinois. Mais des entreprises helvétiques font de la résistance et misent sur des jouets de qualité, qu'elles exportent parfois à l'autre bout du monde.
"Les clients se demandent s'ils veulent dépenser un peu plus pour ces jouets mais beaucoup le font, parce qu’ils cherchent la qualité et veulent connaître la provenance exacte”, souligne la vendeuse d'un magasin spécialisé de Berne dans le 19h30 de la RTS.
La fabrique familiale de jouets Cuboro, dans le canton de Berne, mise depuis 40 ans sur le bois et la qualité suisse. "Cette combinaison nous distingue de la concurrence ou des copies, aussi en Asie", explique son directeur Sebastian Etter.