Les voyageurs chinois devraient être testés pour le Covid, selon Mauro Poggia

En charge de la Santé dans le canton de Genève, Mauro Poggia a estimé mercredi dans Forum que "ce serait une bonne chose de tester les passagers en provenance de Chine, même si la compétence est de la Confédération".

Le conseiller d'Etat réagissait à la décision de l'Italie d'imposer des tests Covid aux voyageurs chinois et aux inquiétudes exprimées par d'autres pays. Les Etats-Unis ont ensuite également annoncé qu'ils exigeraient un test Covid négatif à partir du 5 janvier pour tous les voyageurs venant en avion de Chine.

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"On se rend bien compte que la Suisse est dans l'espace Shengen avec les autres pays de l'UE", a expliqué le conseiller d'Etat. "Les touristes chinois peuvent voyager dans toute l'Europe avec un visa Schengen, donc des décisions doivent être prises au niveau européen et elles s'appliqueront aussi à la Suisse", a-t-il ajouté.

Par conséquent, Mauro Poggia envisage de demander aux autorités fédérales de "mettre ce sujet sur la table". Il rappelle aussi qu'il ne faudrait pas "oublier dans quelle situation nous avons été au printemps 2020", ni "d'où vient ce virus", ni encore qu'on ne "peut pas faire une grande confiance aux autorités sanitaires chinoises pour nous informer de l'arrivée de nouveaux variants".

Préoccupation genevoise?

Pour l'instant, ce désir de tester les voyageurs chinois relève plutôt d'une démarche cantonale. "Il faudrait qu'elle soit relayée par la Conférence des directeurs de la santé" pour que le sujet soit abordé au niveau fédéral, explique Mauro Poggia. Il entend donc faire part de sa demande au président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé Lukas Engelberger.

"On comprend bien que ce sont d'abord les cantons qui ont un aéroport international qui sont concernés, mais ces gens qui viennent sur notre territoire traverseront ensuite la Suisse et l'Europe, donc les décisions doivent être prises à une échelle bien plus large que l'échelle cantonale", avertit le conseiller d'Etat.

Les autorités chinoises tancées

"Je pense que si les autorités chinoises étaient responsables, elles exigeraient avant l'embarquement de tout résident chinois un test négatif", lance le conseiller d'Etat. "Or, on voit qu'ils laissent embarquer jusqu'à 50% de porteurs du virus. Et on ne sait donc pas, faute de tests, s'il y a eu des mutations et si ce sont des nouveaux variants qui sont transportés à travers le monde", s'inquiète Mauro Poggia.

A la question de savoir si de telles mesures pourraient stigmatiser la population chinoise, il répond que "le premier qui a stigmatisé la population chinoise, c'est le gouvernement chinois lui-même, qui a interdit à sa population de sortir de son domicile pendant des mois. Quand il s'agit de la vie et de la santé de nos populations, il n'est pas question de stigmatisation, il est question de prévention."

"Il faut dire clairement à la Chine que la responsabilité qu'elle supporte pour ce qu'il s'est passé au printemps 2020 ne peut pas être répétée. Ce n'est pas parce qu'on passe d'une politique 'zéro Covid' à une politique d'ouverture que les autres doivent en payer les conséquences", conclut-il.

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