Modifié

Tester les voyageurs chinois pas utile pour prévenir un nouveau variant Covid, selon Valérie d'Acremont

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Valérie D’Acremont, médecin responsable du secteur santé globale et environnementale à Unisanté
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Valérie D’Acremont, médecin responsable du secteur santé global à Unisanté / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 16 min. / le 29 décembre 2022
Alors que plusieurs pays ont décidé d'imposer des tests Covid aux voyageurs venant de Chine, confrontée à une explosion des cas, l'infectiologue Valérie d'Acremont juge cette mesure inefficace pour contenir un éventuel variant.

L'Italie et les Etats-Unis ont décidé mercredi d'imposer des tests obligatoires contre le Covid-19 à tous les voyageurs venant de Chine, confrontée à une explosion des cas de Covid. D'autres Etats ont fait part de leur inquiétude.

>> Lire : L'Italie et les USA imposent des tests Covid aux voyageurs chinois

En Suisse, le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia estime que les voyageurs chinois devraient être testés à leur arrivée sur le territoire helvétique. Il a partagé son intention de faire parvenir à la Confédération une demande en ce sens.

"Je pense que si les autorités chinoises étaient responsables, elles exigeraient avant l'embarquement de tout résident chinois un test négatif. Or, on voit qu'ils laissent embarquer jusqu'à 50% de porteurs du virus. Et on ne sait donc pas, faute de tests, s'il y a eu des mutations et si ce sont des nouveaux variants qui sont transportés à travers le monde", s'est-il inquiété mercredi dans Forum.

>> Lire en détail : Les voyageurs chinois devraient être testés pour le Covid, selon Mauro Poggia

Une mesure inefficace

Mais pour Valérie d'Acremont, médecin infectiologue responsable du secteur Santé globale et environnementale à Unisanté, la situation sanitaire alarmante en Chine "est surtout un problème pour la population chinoise", qui va le plus en pâtir.

Quant aux touristes chinois qui viendraient en Suisse, "il est vrai que cela augmente le risque d'émergence de variants, mais nous avons vu que le vaccin anti-Covid et l'immunité très élevée de la population nous ont déjà permis de résister à plusieurs variants jusqu'à maintenant. Nous pouvons donc espérer que cette immunité nous protège correctement, même en cas de nouveau variant", rassure-t-elle, jeudi dans La Matinale de la RTS.

Ainsi, tester systématiquement les voyageurs en provenance de Chine, comme cela a pu être fait au pic de la pandémie, n'est pas utile, estime Valérie d'Acremont. Lors de l'émergence d'Omicron, par exemple, "cela n'a pas bien fonctionné: le variant s'est propagé à une vitesse incroyable", argumente-elle.

"Nous sommes dans un monde complètement globalisé, cette mesure ne va probablement rien freiner", ajoute encore l'infectiologue. Au même titre, un retour du port du masque obligatoire dans les avions ne permettrait pas non plus d'empêcher l'arrivée d'un nouveau variant. Il peut en revanche éviter que les différents virus respiratoires rendent malades un nombre important de personnes.

>> Regarder le sujet du 12h45 :

Certains pays imposent des tests Covid aux voyageurs chinois, qui se pressent à l’étranger depuis l’allègement des mesures sanitaires
Certains pays imposent des tests Covid aux voyageurs chinois, qui se pressent à l’étranger depuis l’allègement des mesures sanitaires / 12h45 / 1 min. / le 29 décembre 2022

Le dépistage gratuit plus nécessaire

Les tests Covid ne seront plus remboursés en Suisse pour les personnes symptomatiques dès le 1er janvier. Alors que certains redoutent la fin du dépistage et une perte de vue globale sur la pandémie, Valérie d'Acremont considère que la gratuité des tests n'est plus nécessaire, car le Covid-19 n'est plus un problème de santé publique.

>> Lire aussi : Alors que le Covid n'a pas dit son dernier mot, les tests ne seront plus gratuits

"Ce qui nous pose problème aujourd'hui, c'est la multitude de virus, notamment la grippe et le virus respiratoire syncytial (qui cause la bronchiolite, ndlr)", affirme la médecin.

"Il faut plutôt faire une surveillance globale de ces virus et suivre certaines personnes sentinelles pour observer si de nouveau variants arrivent chez nous. Mais cela ne nécessite pas que toute la population se teste", précise-t-elle.

Propos recueillis par Karine Vasarino/iar

Publié Modifié