Robert Bolognesi est nivologue, c'est-à-dire qu'il étudie la neige. Lui, il n’aime pas trop le ski de piste. Il préfère nettement la neige non travaillée, qu'il trouve même "sacrément belle". Capturer l’infiniment petit, voilà sa passion et son métier, sa science, son art.
Quel que soit le terrain, quelle que soit la météo, son microscope est vite installé pour étudier la beauté de la matière dans son élément naturel.
"Alors là, j'ai des grains fins qui ont commencé à prendre de l'angle. On voit des petits cubes avec des angles un peu arrondis. Pour moi, c'est très intéressant de voir comme ces cristaux perdent leurs liaisons," commente le nivologue.
"Quand on a de belles chutes de neige, on voit parfois des étoiles magnifiques. Il faut aller vite, parce qu'elles disparaissent très rapidement. Mais parfois, on est surpris, tellement c'est joli," s'émerveille-t-il.
"C'est tellement divers. Dans une même chute de neige, on a de toutes petites étoiles, d'autres qui sont beaucoup plus ramifiées, certaines qui seront déjà un peu assemblées pendant la chute. C'est toujours des découvertes", raconte encore Robert Bolognesi.
Passion d'un demi-millénaire
Les premiers dessins de flocons datent des années 1500. Dès le 17ème siècle, les étoiles à six branches de 5 millimètres sont de plus en plus réalistes.
"L'être humain découvrait la nature. Il avait à coeur de l'observer, éventuellement de faire des classifications, de manière à bien connaître, bien comprendre, tout l'environnement. On est passé, je crois, d'un souhait de décrire la nature à la volonté de la comprendre," avance le spécialiste.
Cette dernière image prise par un microscope électronique restitue la complexité du flocon naturel. Les cristaux de neige artificiels, eux, ne sont pas franchement esthétiques. De simples billes de glace, totalement identiques.
Sujet TV: Yann Dénervaud et Flore Dussey
Adaptation web: Julien Furrer