Pour survivre, Oedipoda caerulescens a besoin d’un bon équilibre entre soleil et ombre. La plupart du temps, il se camoufle et, posé au sol, il est à peine visible. Ce n'est que quand il s’envole que l'oedipode turquoise déploie ses spectaculaires ailes bleues bordées de noir, a indiqué mardi l'organisation écologiste dans un communiqué.
L’œdipode turquoise fait partie de l'ordre des orthoptères, qui comprend les sauterelles, grillons et criquets. Il colonise les prairies sèches discontinues, les bancs de gravier à la végétation clairsemée dans les zones alluviales et même certaines friches ferroviaires et industrielles. En Suisse, on trouve surtout ce type d'habitat en Valais et au Tessin, et parfois en pleine ville.
Parmi les insectes, l’oedipode turquoise peut être considéré comme une espèce bioindicatrice. Sa présence est un bon signe pour la biodiversité et dans la grande majorité des cas, d'autres espèces peu fréquentes et exigeantes en terme d'habitat sont également présentes.
Paradis naturels éphémères
L’oedipode turquoise est potentiellement menacé en Suisse. Même si le réchauffement favorise l’émergence de son habitat, il s’agit souvent de paradis éphémères. Sans dynamique naturelle ou sans entretien ciblé, ces habitats riches en espèces disparaissent à nouveau.
Cette ambivalence fait du criquet à ailes bleues le porteur d'un message important sur la crise du climat et de la biodiversité, comme le souligne Pro Natura. Les insectes constituent l’épine dorsale de nombreux cycles naturels. Ils fournissent la nourriture de nombreuses autres espèces, pollinisent les plantes, décomposent le matériel végétal et rendent encore bien d’autres services.
Leur déclin global et l’augmentation ponctuelle de certaines populations devraient nous alerter de la même manière, conclut Pro Natura.
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ats/ami