Le drapeau helvétique a été installé à 18h (heure suisse) aux côtés de ceux de l'Equateur, de Malte, du Mozambique et du Japon, eux aussi nouvellement entrés en fonction pour deux ans comme membres non permanents du Conseil de sécurité, en plus des cinq puissances permanentes (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine) et des cinq autres pays non permanents entrés en 2022.
"Nous avons besoin du soutien des jeunes et des femmes pour assurer une paix durable (dans le monde)", a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU, Pascale Baeriswyl, lors de la cérémonie officielle au siège de l'organisation à New York. "Nous oeuvrerons dans un esprit de responsabilité partagée, avec une profonde humilité."
La Suisse exercera la présidence tournante du Conseil en mai 2023 et octobre 2024. Elle entend faire valoir sa forte et longue tradition en matière démocratique et de respect du droit des peuples pour "bâtir des ponts" entre les pays.
Ignorance, pauvreté, faim
Au-delà des conflits, Pascale Baeriswyl a souligné que les "vrais ennemis" que doit combattre l'ONU sont la faim, l'ignorance, la pauvreté, la superstition, notamment.
"Dans la situation tendue que traverse le monde actuellement, cette entrée au Conseil de sécurité représente une chance pour la Suisse de pouvoir apporter sa contribution en faveur de la paix et de la sécurité", a indiqué mardi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué.
La première journée de travail, en ce début janvier, devait être consacrée à définir le programme au menu des membres pour le mois.
Le Conseil fédéral avait défini précédemment quatre axes de travail pour la Suisse: la paix durable, la sécurité climatique, le renforcement de l'efficacité du Conseil et la protection des populations civiles. Mais elle entend, plus largement, "s'engager activement" sur tous les thèmes figurant à l'agenda du Conseil.
Fierté de Micheline Calmy-Rey
En Suisse, Micheline Calmy-Rey observe avec fierté cette entrée de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU. Quand elle était encore conseillère fédérale, c'est elle qui avait poussé pour que la Suisse soit candidate. "Je suis contente que la Suisse y soit parce qu'elle va enfin pouvoir, peut-être, démontrer ce que c'est une politique étrangère active", se réjouit-elle sur le plateau du 19h30.
Contrairement à ce que certains pensent, "la Suisse sait prendre position, notamment en faveur du droit international, en faveur des droits humains, de la démocratie, de toutes les valeurs qui lui tiennent à coeur. Et le droit international humanitaire en particulier", poursuit-elle.
Une tâche qui ne sera pas simple. Mais pour Micheline Calmy-Rey, la Suisse peut s'attendre à plusieurs succès. "La Suisse a une grande crédibilité en matière de droit international, et en particulier humanitaire. Sur des dossiers d'échange de prisonniers, sur les questions d'aide humanitaire, et sur les questions de dialogue inclusif, on peut faire la différence", affirme-t-elle.
ats/fgn