Les pharmacies dépistent moins depuis la fin des tests Covid gratuits
Les tests de détection du Covid-19 ne sont plus remboursés par la Confédération depuis le 1er janvier. Les personnes qui souhaitent se faire dépister doivent le payer de leur poche, de quoi en freiner plus d’une. La plupart des cantons romands ont en outre supprimé les mandats qu’ils avaient avec les centres de test.
Pour les clients des pharmacies, l'abandon de la gratuité est dissuasif. "Extrêmement dissuasif", souligne même Quynh Kern, la pharmacienne responsable de Pharmanature Dancet, à Genève. "Sur une dizaine de demandes, nous avons pu tester qu’une seule personne. Les gens se sont désistés, même lorsqu'ils étaient envoyés par leur employeur", précise-t-elle.
Selon le prestataire, un test PCR coûte au client entre 96 et 160 francs et un test antigénique rapide entre 28 et 50 francs environ.
Seule exception, l’assurance maladie de base rembourse les tests PCR lorsque le diagnostic est nécessaire pour une thérapie, pour autant qu’il soit effectué en laboratoire et sur ordonnance d’un médecin.
Abandon de la prestation dans les pharmacies
Il est donc probable que de nombreuses enseignes abandonnent cette activité, au vu de ces nouvelles conditions.
"Le matériel, les salles qu'on loue en plus, le personnel et le temps qu'on y consacre ne seront plus du tout rentables. Je pense qu'on va arrêter, c'est certain. Et assez rapidement", déclare Quynh Kern.
Disparition des centres de tests
Aujourd’hui, face à la chute de la demande, la plupart des cantons romands ont de leur côté résilié les mandats de testing avec les des centres de test. Seul le canton du Jura maintient son centre, mais avec des horaires réduits. A Genève et en Valais, les hôpitaux continuent pour l’heure de proposer les tests.
A Fribourg, le centre de dépistage de l’hôpital fribourgeois, bondé il y a encore huit mois, fermera ses portes au 15 janvier. "Ce matin, nous avons eu une seule personne qui est venue se faire tester", relate Aurélien Python, collaborateur du centre.
Dans ce centre, la baisse de la fréquentation est observée depuis le printemps 2022. Mais elle a chuté considérablement dès le 1 janvier, d’une trentaine de personnes par jour en moyenne en décembre, à trois personnes en janvier. Une faible fréquentation qui ne justifie pas de telles structures.
Selon Aurélien Python, les personnes qui se font encore tester aujourd’hui le font pour partir en voyage, dans l’un des rares pays réclamant encore un résultat négatif pour entrer sur le territoire. D'autres personnes veulent savoir si elles sont contaminées ou non et décident de payer quand même de leur poche.
Sujet TV: Feriel Mestiri, Nicolas Beer
Adaptation web: ami
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