La pénurie de médicaments anti-poux s’inscrit au niveau mondial dans le sillage de la pandémie de Covid-19, qui a rendu les productions de médicaments et de traitements très irrégulières. Autre possible raison de cette pénurie, si les insectes étaient traditionnellement un problème de la rentrée des classes, "ils sont désormais problématiques toute l’année", explique Olivier Gaide, professeur responsable de l’unité oncologie, chirurgie et laser du Service de dermatologie-vénérologie du CHUV, interrogé dans l’émission On en parle.
Une transmission tout au long de l’année
"Les pharmacies ne commandaient des produits anti-poux qu’à la rentrée des classes, car ils n’étaient pas nécessaires le reste de l'année", poursuit Olivier Gaide. "Aujourd’hui, il n’y a plus d’infirmières scolaires pour effectuer des contrôles réguliers dans les classes et transmettre des informations aux familles. L’infection peut donc rester dans une classe pendant plusieurs semaines. Le problème est donc malheureusement présent toute l’année. En cas de doute, il faut immédiatement inspecter le cuir chevelu à la recherche de poux et de lentes, les œufs de poux. Si l’on trouve une infestation, il faut avertir l’école et les autres parents."
De manière générale, les spécialistes s’inquiètent des résistances que peuvent développer les insectes comme la gale, le pou et les acariens face aux traitements disponibles. "Ils sont devenus très résistants à la perméthrine, un insecticide largement utilisé. Dans le cas des poux, nous avons observé des situations dans lesquelles ils sont moins impactés par cet insecticide par exemple", précise Olivier Gaide.
Pas de risque sanitaire
Pour le professeur, les poux présents dans les cheveux ne représentent pas de danger sanitaire: outre les symptômes de démangeaisons et les morsures des insectes, ils ne véhiculent pas de maladies. "Cependant, c’est une infestation extrêmement désagréable à vivre. Elle pourrit la vie de nombreuses personnes."
En principe, les traitements trouvés en pharmacie sont efficaces contre les poux. Cependant, lorsqu'ils ne sont pas disponibles, des solutions ‘maison’ existent, par exemple en lavant les cheveux avec du vinaigre blanc ou du vinaigre de pomme. Sont-elles fiables? "Il n’y a pas de preuve de l’efficacité de ces traitements, mais on peut les utiliser comme traitements d’accompagnement. Attention à l’odeur forte qui se dégage des cheveux ensuite, car cela peut ostraciser les enfants à l’école. Le traitement mécanique des lentes, les œufs de poux, en les retirant à l’aide d’un peigne fin reste la solution la plus efficace. […] Une autre solution est la boule à zéro", plaisante Olivier Gaide.
Sujet radio et propos recueillis par Théo Chavaillaz
Adaptation web: Myriam Semaani