Possible pénurie de comprimés de méthadone ces prochaines semaines

Le problème de réapprovisionnement remonte à plus de 3 ans. Après un cambriolage dans les locaux de l'entreprise Amino AG, entreprise argovienne leader du marché pour la méthadone en comprimés, son propriétaire Edmund Wyss est considéré persona non grata par Swissmedic. L'événement avait révélé des manquements en matière de sécurité et donc de sûreté des produits.

A tel point que le 1er octobre 2019, l'Institut suisse des produits thérapeutiques suspend toutes les autorisations de mise sur le marché de ses médicaments, jusqu'à ce qu'un nouveau responsable soit nommé.

Amino AG fait recours mais celui-ci est rejeté en dernière instance par le Tribunal fédéral en novembre. Par conséquent, seuls les lots de méthadone livrés et mis sur le marché jusqu'au 8 décembre 2022 peuvent continuer à être distribués en Suisse. L'entreprise argovienne a envoyé jeudi le dossier de candidature d'un nouveau responsable à Swissmedic.

"Si l'autorité de surveillance des médicaments accepte, les comprimés sont en stock chez nous et peuvent être envoyés dans un délai de 24h. Mais je ne sais pas quand Swissmedic va répondre", a déclaré dans La Matinale Edmund Wyss.

9000 personnes concernées

Contacté, Swissmedic n'a pas pu répondre, la procédure étant en cours. En attendant, la société suisse de médecine de l'addiction cherche des solutions avec les différentes parties et avec des fournisseurs étrangers potentiels. Importer depuis l'étranger coûte actuellement très cher, a indiqué à SRF Enea Martinelli, membre du comité de direction de pharmaSuisse. Chaque autorisation coûte quelque 200 francs et les demandes ne peuvent être faites qu'individuellement.

Une alternative aux comprimés de méthadone existe toutefois. Il est possible de prendre le médicament sous forme liquide ou de gélules, disponibles dans certaines pharmacies.

Près de 9000 personnes en Suisse suivent un traitement avec de la méthadone. Cette situation inquiète Camille Robert, cosecrétaire générale du Groupement romand d’études des addictions (GREA): "Si toutes ces personnes devaient changer de traitement, cela générerait une surcharge pour les médecins et si les personnes qui n'ont plus accès à la méthadone vont se fournir sur le marché noir, il y a un risque d'overdose", a-t-elle indiqué dans la Matinale.

>> L'interview complète de Camille Robert dans La Matinale :

Sujet radio: Maria Blasco

Adapration web: lan