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Une ONG proclimat veut surveiller les actions politiques d'Albert Rösti

Une association environnementale surveille de près le conseiller fédéral Albert Rösti
Une association environnementale surveille de près le conseiller fédéral Albert Rösti / Forum / 3 min. / le 6 janvier 2023
Une ONG suisse engagée pour la protection du climat promet d’établir une surveillance politique du nouveau conseiller fédéral Albert Rösti. L'élu UDC a repris les rênes du Département de l'environnement et de l'énergie.

La Fondation suisse pour l'énergie (SES), basée à Zurich, s'engage pour le climat et contre le nucléaire. Elle critiquait déjà Simonetta Sommaruga ou Doris Leuthard, mais avec l'élection d'Albert Rösti, c'est un défenseur du nucléaire et du mazout qui reprend le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).

Cette situation est un cauchemar pour la SES, qui a décidé de viser l'élu dans sa dernière campagne de récolte de fonds. Les dons doivent lui permettre "d’agir comme un chien de garde" et d'alerter à chaque fois qu’Albert Rösti s’écarte des objectifs climatiques de la Suisse, affirme la fondation.

Comme cette démarche provient d'une fondation d’utilité publique, elle a fait l'objet d'un article critique de la NZZ mercredi.

Pas un prétexte

Contacté par la RTS, le directeur de la SES, Niels Epprecht, assume. Selon lui, sa fondation ne rend des comptes qu’à ses donateurs. De plus, il assure que cette campagne n’est pas un simple prétexte. La fondation prévoit bel et bien de surveiller plus étroitement les décisions du gouvernement, mais aussi toutes les ordonnances et les directives prises au niveau du département ou des offices qu'Albert Rösti va superviser.

La fondation redoute de petits changements discrets, comme par exemple un renforcement des chicanes administratives pour l'énergie solaire ou un assouplissement des limites de pollution pour les voitures neuves.

Il est toutefois important de rappeler que le nouveau conseiller fédéral n’a encore pris aucune décision en ce sens. Cet activisme anticipé pourrait ainsi se révéler infondé.

Casquettes difficiles à retirer

Installé dans son bureau depuis quelques jours, Albert Rösti essuie par ailleurs les critiques de ses adversaires politiques, lui reprochant de garder ses habits de lobbyiste.

Le DETEC indique que le conseiller fédéral a résilié tous ses liens d’intérêt au 31 décembre. Mais certaines casquettes sont difficile à retirer, notamment en ce qui concerne une grande bataille à venir: le contre-projet à l'initiative pour les glaciers. Albert Rösti était coprésident du comité référendaire attaquant le contre-projet... qu'il devra maintenant défendre si le référendum aboutit.

Jeudi encore, Albert Rösti figurait en bonne place sur le site web des opposants. Sa photo a finalement été retirée vendredi après-midi. La porte-parole de l'UDC s'excuse du cafouillage et invoque la valse des vacances de Nouvel An. Le nom d'Albert Rösti reste toutefois sur les feuilles de signature déjà imprimées.

Etienne Kocher/gma

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Initiative SSR

Pour Albert Rösti, un comité est réellement impossible à quitter: celui de l'initiative populaire pour une redevance à 200 francs, dite initiative SSR. Pour les initiatives, le comité annoncé à la chancellerie lors du lancement est définitif. Les auteurs ne peuvent plus se retirer.

Pour le conseiller fédéral désormais chargé des communications et donc de la redevance, la situation peut s'avérer gênante. Selon le DETEC, Albert Rösti ne s'engagera plus et défendra la position gouvernementale. Il a d'ailleurs demandé qu'on enlève sa photo du site web de l'initiative, ce qui a été fait.