"Au moment où la démocratie est attaquée dans le monde, comme en ce moment au Brésil, sa défense passe par celle des principes d'égalité et de justice sociale", a déclaré le président de l'Union syndicale suisse (USS) Pierre-Yves Maillard lundi en préambule de la conférence de presse annuelle de l'organisation.
"Or, les chiffres montrent que l'inégalité progresse en Suisse, même si c'est de façon moins marquée que dans d'autres pays européens ou aux Etats-Unis", a-t-il pointé.
Pouvoir d'achat
Pourtant, les perspectives conjoncturelles se sont quelque peu améliorées après deux ans de coronavirus, lit-on dans le communiqué de l'USS présentant notamment son rapport sur l'évolution des revenus et de la richesse.
Aux yeux de l'organisation, il importe que le pouvoir d'achat suive le rythme de la production globale, sinon la demande sera insuffisante.
Les syndicats se félicitent d'avoir obtenu pour 2023 des hausses substantielles de salaire de 2,5% pour les branches conventionnées, avec une inflation 2022 à 2,8%. Mais ils estiment cela insuffisant eu égard au "besoin de rattrapage" et à l'inflation.
>> Lire aussi : Travail.Suisse tire un bilan contrasté des négociations salariales pour 2023
L'USS demande des augmentations réelles de salaires, une compensation automatique du renchérissement et diverses revalorisations ciblées.
"Un salaire doit permettre de vivre. Il ne doit pas y avoir de salaire inférieur à 5000 francs pour les titulaires d’un certificat d'apprentissage (CFC) et de moins de 4500 francs pour tout le monde", estime Daniel Lampart, économiste en chef de la faîtière.
ats/ebz
Feu sur les Banques centrales
Le président de l'USS s'en est aussi pris sans détour aux banques centrales, accusant la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne de provoquer sciemment récession et chômage. On appelle ça foncer dans le mur", a-t-il tonné. L'explosion de la pauvreté en France et en Allemagne notamment en est une conséquence.
L'USS regrette encore une évolution délétère à ses yeux: "Jusqu’en 1990, les horaires de travail habituels raccourcissaient d'une à deux heures par semaine par décennie environ - avec maintien du salaire. Par la suite, les travailleurs "ont dû financer de leur poche toute réduction du temps de travail, en optant pour un emploi à temps partiel et donc pour un salaire plus bas", critique-t-elle.