En 2019, les élections au Conseil national avaient vu les Verts réussir une percée impressionnante avec une hausse de 17 sièges, les Vert'libéraux gagnant eux 9 fauteuils. Tous les autres partis avaient perdu des plumes, à commencer par l'UDC (12 mandats en moins). Au Conseil des Etats, le PDC et le PLR avaient maintenu leur hégémonie.
CONSEIL NATIONAL: l'UDC premier parti, les partis écologistes renforcés
En 2019, les partis écologistes étaient sortis grands vainqueurs des élections au Conseil national, tous les autres partis cédant du terrain. Les Verts avaient atteint le score de 13,2%, en progression de 6,1 points, et avaient pris la place de quatrième force politique du pays avec 28 sièges, soit 17 de plus. Il s'agissait là de la plus forte augmentation des mandats d'un parti depuis l'introduction de la proportionnelle en 1919.
Avec 7,8% des voix, en progression de 3,2 points, les Vert’libéraux avaient eux glané 9 sièges supplémentaires, soit 16 au total, obtenant le meilleur résultat du parti lors des élections fédérales.
C'est l'UDC qui avait perdu le plus de sièges il y a quatre ans, 12 au total, après une forte progression en 2015. Mais avec 25,6% des voix (-3,8 points) et 53 des 200 fauteuils du National, l'UDC reste de loin le premier parti de Suisse.
Le Parti socialiste avait lui cédé 4 sièges, à 39 au total, mais restait la deuxième force politique de Suisse avec 16,8% des voix (-2 points).
Le PLR avait obtenu 15,1% des suffrages (-1,3 point) et cédé 4 mandats. Avec 29 fauteuils, les libéraux-radicaux étaient talonnés par Les Verts à la Chambre du peuple.
Au centre, le PDC avait récolté 11,4% des suffrages (-0,3 point) et cédé 2 mandats et la place de quatrième parti du pays avec 25 sièges. Avec 2,44% des voix (-1,6), le PBD avait perdu son groupe parlementaire avec seulement trois mandats (quatre de moins).
Les plus petits partis s'étaient réparti les sept sièges restants: le Parti évangélique avait gagné 1 siège pour grimper à 3), la gauche de la gauche passant de 1 à 2 élus, la Lega perdant l'un de ses deux sièges et l'UDF décrochant un mandat. Le Mouvement Citoyens Genevois avait lui été éjecté de la Chambre du peuple.
Le nombre de mandats par parti ne peut pas changer durant une législature au Conseil national, car, en cas de départ d'un des membres, celui-ci est remplacé par une personne de son parti. Toutefois, la situation a légèrement évolué depuis les élections fédérales de 2019 avec la fusion entre le PDC et le PBD, une formation qui se nomme désormais Le Centre et qui compte au total 28 parlementaires (et même 31 avec les élus évangéliques qui siègent dans le même groupe).
CONSEIL DES ETATS: le Centre et le PLR majoritaires
Concernant le Conseil des Etats, c'est le Centre (ex-PDC) qui est le mieux représenté depuis les élections fédérales de 2019 avec 13 des 46 fauteuils de la Chambre des cantons, le même nombre qu'en 2015. Le PLR avait lui perdu un siège pour passer à 12.
C'est le PS qui avait été le grand perdant au Conseil des Etats il y a quatre ans avec la perte de 3 sièges, soit 9 au total. Ce recul avait notamment bénéficié aux Verts qui étaient passé d'un sénateur à cinq.
Une fois de plus, l'UDC n'avait pas bénéficié de ce scrutin au système majoritaire, un mode d'élection souvent beaucoup plus défavorable à ce parti que le système proportionnel. L'UDC n'avait obtenu que 6 sièges, un de plus qu'en 2015, auxquels il faut ajouter l'indépendant Thomas Minder qui siège dans son groupe.
Les plus petits partis ont également moins de chances d'être élus à la chambre des cantons, si bien que les Vert'libéraux n'ont pas réussi à gagner un fauteuil malgré leur progression au National.
Contrairement au Conseil national, la composition du Conseil des Etats peut évoluer durant une législature. En effet, en cas de démission d'un de ses membres, une élection complémentaire est organisée et le siège de sénateur ou sénatrice peut changer de parti. La composition des Etats n'a au final que peu évolué depuis 2019.
Le PS fribourgeois a ainsi perdu trois fauteuils supplémentaires depuis 2019 pour n'en compter plus que six. Tout d'abord celui du Fribourgeois Christian Levrat, remplacé par la Centriste Isabelle Chassot en 2021 lors d'une élection complémentaire. Ensuite celui de la Tessinoise Marina Carobbio, élue au Conseil d'Etat et dont le siège ne sera pas repourvu avant les élections fédérales. Et enfin celui du Saint-Gallois Paul Rechsteiner, remplacé fin avril par l'UDC Esther Friedli, aussi lors d'une complémentaire.
A noter enfin que le demi-canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures connaît déjà son seul représentant pour la Chambre haute: Daniel Fässler (Centre) a été réélu fin avril par la Landsgemeinde, comme le veut la tradition.
Le Centre a donc désormais 14 sièges, l'UDC 7 (8 avec Thomas Minder) et le PS 6, le PLR restant à 12 et Les Verts à 5. Un fauteuil reste vacant.
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Frédéric Boillat
Publié