Des défenseurs du loup lancent un référendum contre la révision de la loi sur la chasse
Dans un communiqué publié vendredi, le groupe "Wolfs-Hirten", dont fait partie notamment l'association Loup lynx Jura, dénonce les formulations "vagues" contenues dans la loi, qui offrent une grande marge de manoeuvre pour autoriser le tir du loup. Il critique aussi la possibilité de procéder à des tirs préventifs.
Le projet constitue "un grand pas en arrière", estime le groupe. Avec la nouvelle loi sur la chasse, il sera possible de tirer le prédateur avant qu'il n'ait commis des dommages. La législation en vigueur n'admet la régulation du canidé qu'après qu'il s'en est pris à un certain nombre de proies.
Le texte maintient la répartition actuelle des compétences entre la Confédération et les cantons. Ceux-ci ne devront plus prouver l'ampleur concrète des dommages, mais devront justifier les mesures de régulation, ainsi que leurs objectifs. Ils devront avoir obtenu l'assentiment de l'Office fédéral de l'environnement.
Financement de la Confédération
Les tirs de régulation du loup seront autorisés du 1er septembre au 31 janvier. Ils s'inspirent de ce qui se fait déjà pour les bouquetins.
La Confédération devra également allouer aux cantons des aides financières pour les frais de personnel qu'occasionne la gestion des loups. Le projet intègre en outre la demande des cantons concernant le dédommagement des dégâts causés par les castors aux routes, berges et aménagement des cours d'eau. Là aussi, la Confédération devra participer aux frais.
La Suisse compte aujourd'hui quelque 180 loups et au moins 20 meutes. Leur population pourrait doubler en trois ans.
ats/vajo
Les grandes organisations de protection de l'environnement se retirent
Pro Natura, le WWF Suisse, BirdLife Suisse et le Groupe Loup Suisse ne soutiendront pas le référendum contre la révision de la loi sur l'environnement. Les référendaires ne pourront donc pas compter sur les principales organisations de défense de l'environnement.
Pour ces dernières, une coexistence entre l'homme et le loup est possible sur la base de la loi révisée, ont-elles indiqué samedi dans un communiqué. Elles estiment certes qu'en décembre 2022, le Parlement a manqué l'occasion d'adopter une loi techniquement convaincante qui aurait permis de réguler l'espèce en faisant clairement référence aux dommages et aurait ainsi permis d'aborder plus efficacement les défis de l'agriculture et de l'économie alpestre.
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Moins grave que la première révision
Mais par rapport à l’état actuel, poursuivent les organisations de défense de l'environnement, les obstacles aux tirs de loups isolés restent pratiquement inchangés et sont toujours nettement plus élevés que ce qui aurait été le cas avec le projet refusé par le peuple en 2020.
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En résumé, concluent les association environnementales, la coexistence avec le loup peut réussir sur la base de la loi désormais révisée. La réglementation au moyen d'une ordonnance sur la chasse qui ne met pas en danger la population de loups et qui renforce la protection des troupeaux, ainsi que sa mise en œuvre commune par les exploitants d'alpage, les agriculteurs, les forestiers, les protecteurs de la nature, les cantons et les communes, sont décisives, écrivent les associations.