Locale, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et peu chère pour les consommateurs, la géothermie de moyenne profondeur semble une solution toute trouvée en période de pénurie énergétique.
La Confédération compte d'ailleurs beaucoup sur elle dans sa Stratégie énergétique 2050, car elle pourrait potentiellement remplacer le gaz russe dans le chauffage des logements.
En Suisse romande, deux projets en cours sont très scrutés actuellement, celui de Vinzel (VD), mené par l'entreprise semi-publique EnergéÔ, et celui de l'entreprise maraîchère privée Stoll Groupe à Montagny-près-Yverdon (VD). Elles ont investi chacun plus de 15 millions pour leurs projets de géothermie de moyenne profondeur.
Un développement difficile
Mais le développement de la géothermie de moyenne profondeur est difficile. Les investissements pour forer les puits sont très importants et, parfois, on ne trouve pas suffisamment d'eau chaude. C'est un risque à prendre, juge Roland Stoll, directeur de Stoll Groupe, interrogé lundi dans l'émission de la RTS basik.
Et d'ajouter: "C'était important de voir pour demain et après-demain, pour les générations futures, et il ne faut pas avoir peur. Il faut, ma foi, prendre des risques, c'est le maître mot d'un chef d'entreprise, autrement il n'y a rien qui se passe."
Plusieurs échecs en Suisse
En région parisienne, près d'un million d'habitants sont aujourd'hui chauffés grâce à la géothermie de moyenne profondeur, avec l'un des réseaux les plus denses au monde.
En Suisse, la situation est différente. La géothermie de moyenne profondeur n'en est qu'à ses débuts, bien que le potentiel soit énorme. En cause, les différents forages qui ont échoué, notamment à Bâle et Saint-Gall. Plus récemment, c'est un forage à Lavey, dans le canton de Vaud, qui n'a pas permis de trouver suffisamment d'eau.
>> Lire aussi : Pas assez d'eau chaude à Lavey pour concrétiser un projet de géothermie
Depuis 2017 et l'acceptation de la loi sur la Stratégie énergétique 2050, la Confédération soutient financièrement les projets de géothermie jusqu'à 60%.
Quentin Bohlen/boi
Le risque de pénurie d'électricité s'éloigne
Malgré les craintes, le risque de pénurie d'électricité semble s’éloigner cet hiver. La météo clémente a joué un rôle important, tout comme le comportement des consommateurs et consommatrices.
"Les efforts de sobriété de nos clients ont payé. On observe une baisse de la consommation d’environ 5% sur les trois derniers mois", relève Laurent Mineau, responsable du segment Entreprise chez Romande Energie, dans basik.
La pression reste en revanche importante sur les prix. "On a des prix qui ont été multipliés par quatre, voire par dix en août dernier. Donc, des niveaux de prix considérables", détaille Laurent Mineau.