Alors que depuis 2019 neuf services sociaux bénéficiaient de structures d'encouragement à la formation, quelque 40 services supplémentaires devraient en être dotés d'ici à 2026.
La CSIAS et la FSEA estiment que la formation continue ne crée que des gagnants. "L'économie obtient la main-d'oeuvre dont elle a urgemment besoin, l'Etat est soulagé de l'aide sociale et les personnes ainsi soutenues peuvent retrouver l'autonomie financière", écrivent-elles lundi dans un communiqué publié en marge de leur conférence de presse.
En 2021, quelque 182'000 adultes ont bénéficié de l'aide sociale. Parmi eux, près de la moitié ne disposait pas d'un certificat professionnel, tandis qu'un tiers connaissait des difficultés au niveau des compétences de base comme la lecture, l'écriture, les mathématiques élémentaires et l'usage des technologies de l'information.
Formation indispensable à la réinsertion
Dans le passé, l'accent était mis sur l'aide à la réinsertion dans le marché du travail, rappellent la CSIAS et la FSEA. "Pourtant, l'expérience montre que, sans amélioration des compétences de base ni certification professionnelle, l'intégration dans le marché du travail n'est pas durable", soulignent-elles.
L'offensive de formation continue (OFC) lancée en 2018 avait pour objectif de donner à toutes les personnes à l'aide sociale la possibilité de suivre une telle formation. Neuf services sociaux en Suisse alémanique et au Tessin ont ainsi bénéficié d'un soutien pour améliorer leur structure d'encouragement en la matière.
Des "bons de formation compétences de base" d'une valeur de 500 francs ont par exemple été créés dans le canton de Lucerne. Au Tessin, des "Caffè APPrendo" proposent des "cours structurés ainsi que des ateliers, mais également des offres de formation à bas seuil ainsi que des temps informels", poursuit le document.
Extension à toute la Suisse
D'ici à 2026, l'offensive de formation continue devrait concerner l'ensemble de la Suisse. Une quarantaine de services sociaux supplémentaires devraient être dotés des structures nécessaires.
"Le contexte d'un manque croissant de personnel qualifié et de main-d'oeuvre, ainsi que de numérisation exponentielle" rend nécessaire l'intensification de cette offensive, estiment la CSIAS et la FSEA.
Outre une répartition géographique plus globale sur le territoire suisse, l'OFC vise désormais également à améliorer la coopération entre les services sociaux et l'économie. Ainsi, le seuil d'accès à certaines branches de l'économie sera abaissé pour les personnes à l'aide sociale.
L'offensive de formation continue peut compter sur le soutien d'un large éventail d'institutions. L'Union patronale suisse, l'Union syndicale suisse, ou encore la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de l'instruction publique en font notamment partie.
ats/vkiss