L'UDC exige la publication des procès-verbaux d'audition d'Alain Berset dans l'affaire des fuites
L'UDC exige du président de la Confédération des explications complètes, a ajouté Marco Chiesa dans une interview accordée samedi aux journaux alémaniques du groupe Tamedia.
Le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI) aurait pu s'expliquer depuis longtemps. Selon le Tessinois, Alain Berset est "seul responsable".
Apparemment, il y a eu "un pacte entre l'éditeur Ringier et le DFI", a précisé le conseiller aux Etats UDC dans l'interview: "L'objectif était qu'en fin de compte Berset soit le meilleur dans les médias. C'est pourquoi nous avons maintenant une crise institutionnelle."
"Echec flagrant de direction"
La Schweiz am Wochenende avait rapporté il y a une semaine que l'ex-chef de la communication d'Alain Berset, Peter Lauener, avait transmis à plusieurs reprises à Ringier des informations confidentielles sur les mesures anti-Covid prévues par le Conseil fédéral. L'hebdomadaire s'appuyait, selon ses propres affirmations, sur des courriels et des procès-verbaux d'audition dont la rédaction disposait.
Pour le président de l'UDC, la question de savoir si Alain Berset était au courant des activités de son porte-parole est d'une importance secondaire: s'il ignorait ce qu'avait fait Peter Lauener, ce serait "un échec flagrant de direction"; s'il était au courant, il n'est de toute façon plus nécessaire de poursuivre la discussion, a déclaré Marco Chiesa.
Celui-ci ne demande pas directement au ministre de la Santé de démissionner, contrairement au conseiller national Alfred Heer (UDC/ZH). Le président de la Confédération devrait en tirer lui-même les conséquences, s'est-il contenté de dire.
Alain Berset ne commente pas
Interrogé mardi par la RTS, Alain Berset avait indiqué ne pas souhaiter commenter une affaire qui fait l'objet d'une procédure pénale encore en cours et avait appelé à "attendre les résultats de l'enquête". "La justice doit pouvoir travailler en toute indépendance", avait-il insisté.
"Quand le dossier pénal complet, en plein dans la procédure d'instruction, fuite dans la presse, trois jours avant l'ouverture du WEF, on doit dénoncer cette manière de faire. C'est illégal, à tel point que le Ministère public de la Confédération a déjà annoncé être en train d'analyser la situation. Il s'agit d'un délit poursuivi d'office", avait également déclaré le Fribourgeois.
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boi avec ats
Cédric Wermuth met en garde contre une conclusion hâtive
Le coprésident du PS Cédric Wermuth met en garde contre toute conclusion hâtive dans le cadre des indiscrétions au DFI. La balle est entre les mains de la justice, ainsi que du Conseil fédéral et des commissions de gestion.
Les tribunaux devront déterminer s'il s'agit d'une violation du secret de fonction au sens juridique du terme, a déclaré le conseiller national argovien samedi à la radio alémanique SRF.
Le coprésident du PS a critiqué l'exigence d'une publication immédiate des informations. Ceux qui le souhaitent exigent de facto une condamnation préalable de collaborateurs de l'administration fédérale nommément cités. Le Parlement ne peut pas clouer ainsi quelqu'un au pilori.
La "manière malhonnête dont la discussion est menée" dérange Cédric Wermuth: "Malheureusement, depuis quelques années, le Conseil fédéral est une passoire absolue s'agissant du contenu des séances. Les indiscrétions sont malheureusement un phénomène courant dans la Berne fédérale".